Il faut changer les planisphères
Nous sommes conditionnés ici par une représentation à plat du monde avec l’Europe au centre, et plus particulièrement la France, nombril du monde. Lorsque vous êtes en Asie, c’est le pacifique qui prend cette place.
Quelques chiffres : il y a 10.000 containers qui transitent chaque jour sur l’Atlantique, 30.000 sur la Pacifique et 50.000 entre les divers ports d’Extreme Orient. Le centre (économique) du monde a changé mais pas notre représentation spatiale. Quand changeropns-nous nos planisphères ? Peut-être qu’avec une France décalée sur les bords, nous prendrions conscience de la marginalisation de notre univers.
Allons plus loin : pour nous, le monde arabe, c’est le maghreb et l’Irak (regardez vos journaux). Pourtant vue d’Asie, le monde arabe est un monde dynamique, entreprenant et plein d’opportunités? Pour eux, c’est Dubaï et Qatar. Voici des exemples de pôles actifs qui servent de passerelle entre différentes parties du monde. Est-ce des références en termes de démocratie ? Non, ce sont des régimes traditionnels. Toutefois, des mécanismes subtils de consultation et la possibilité d’exprimer ses tendances, permettent une large circulation des idées. Il en est de même au Vietnam. Le parti communiste est seul en lice, mais les courants en intere sont nombreux et favorisent un débat.
A côté de cela, notre vieille Europe (et les USA) réclament une démocratie qui, aux yeux des asiatiques, n’assurent guère la stabilité nécessaire au développement : ils vous citent à l’envie le Pakistan et la Thaïlande.
Il en est de même pour le management. Leur mode de management est à la fois dur, traditionnel, basé sur l’ancienneté et… paternaliste. Ils ne se reconnaissent guère dans le mode de management à l’Occidental. Paradoxe : nous cherchons à le transposer dans ces pays à l’heure même où il est gravement malade sur notre continent. Le relatif divorce entre les salariés et leur entreprise en montre les limites.
Les voies de la modestie et de l’humilité semblent mieux adaptés aujourd’hui. Prenons-en de la graine !