Le management à l’hôpital, précurseur ou déviationnisme ?

A l’occasion d’une table ronde, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec des infirmières d’un hôpital située dans une ville de préfecture.

Leur contexte : Un nombre de lits qui diminue et par ricochet, le personnel aussi.

La charge de travail

Dans le même temps la charge de travail augmente : même si elles sont passées de 8 h / jour à 7h30, la charge de travail reste la même, voire augmente.

  • Aspects négatifs : le travail doit être fait. Malgré de nombreuses demandes, elles n’ont pu obtenir de pointeuses. Moralité : du temps supplémentaire non rémunéré. Paroles du DRH : « nous louons votre sens du devoir ». Il en résulte une sorte de tension permanente dans le travail au quotidien pour ne rien oublier et faire face aux milles et uns incidents de la journée.
  • Aspects positifs : les retours positifs des patients et les congés : 26 jours + 15 jours de RTT + 8 jours de compensation de W/E + 4 jours pour vacances hors saison = 53 jours.

= Plus de vacances, mais aussi plus de pression : où est le progrès ?

Le management

  • Il y a quelques années, les surveillantes (cadres hospitaliers responsables d’une équipe d’infirmières) étaient respectées non seulement par leurs équipes, mais aussi par la direction de l’hôpital. Leurs remontées d’informations étaient prises en compte.
  • Aujourd’hui, elles ont surtout un rôle « descendant ». A titre d’exemple, une surveillante ayant trop défendue son équipe a été priée de demander une mutation dans un autre hôpital.

= A l’heure où l’une des principales causes du stress est l’absence de signes de reconnaissance et d’intérêt du travail, cette démarche est-elle un progrès ou un recul ?

La formation des nouvelles

  • Auparavant, les stagiaires (futures infirmières) étaient lâchées « dans le bain ». Un exercice périlleux, mais aussi qui leur apprenait à se débrouiller (leur réalité de tous les jours) et les endurcissait (« création d’anticorps »)
  • Aujourd’hui, elles sont cornaquées en permanence. Cela évite les erreurs et permet le transfert de savoir faire. Cela a aussi pour inconvénient qu’elles sont moins autonomes une fois lâchées. « On ne dit plus à quelqu’un qu’il n’est pas fait pour le métier ».

= Etes-vous pour l’autonomie progressive ou non ?

Bref, les belles théories du management ont besoin d’être revues, mais dans quels sens ?