Que faites-vous durant cette crise?

Vous vivez une crise où si tous ne meurent pas, la majorité d’entre vous sont plus ou moins touchés, qui par les réductions d’emploi, qui par les réductions de chiffres d’affaires ou la stagnation (si ce n’est la baisse) des revenus (avec les primes en moins). Que faites-vous dans ce contexte ?

Ce phénomène est suffisamment important pour vous concerner tous à un titre ou un autre. Peut-être qu’il ne se passe rien pour vous aujourd’hui, mais à l’automne ? En attendant, cette période est intéressante à au moins un titre : que faites-vous durant cette crise ? En caricaturant, il y a trois attitudes possibles : »vous êtes heureux » parce que vous faites plein d’affaires à bas prix, « vous vous en fichez » parce que vous ne vous sentez pas concerné (compte tenu de votre métier, de votre statut ou de votre inconscience) ou bien encore « vous avez peur », que vous soyez concerné réellement ou non.

Cela inspire trois réflexions :

  • Tout d’abord, votre entourage, professionnel ou social, que fait-il avec vous ? Que faites-vous avec lui ? C’est cela qui est intéressant : les évènements « extra ordinaires » (une crise à nulle autre pareille) est intéressante dans la mesure où elle révèle un pan de la personnalité de vous-mêmes et de ceux qui vous entourent. Qui aide qui ? Qui fait appel à l’intelligence collective pour surmonter cette crise? J’ai un souvenir de quelques longues grèves de métro et RER en région parisienne où les gens d’un même immeuble apprenaient à se parler et à échanger pour faire du covoiturage et résoudre mille et une problèmes domestiques associés. La crise actuelle est un excellent indicateur de même nature : si votre entreprise a quelques difficultés (de vente, de trésorerie, …), faites-vous appel (et votre direction aussi) à l’intelligence de tous pour trouver des solutions ou est-ce chacun pour soi pour le meilleur ou pour le pire ?
  • La deuxième réflexion concerne la réflexion sur votre emploi actuel. Le plus ou moins grand risque que vous avez de perdre votre emploi vous fait-il réfléchir sur votre employabilité ? Quelles compétences vous faut-il développer, dans votre entreprise ou ailleurs, pour avoir de meilleures chances de passer l’obstacle ? Quand tout va bien (en tout cas mieux que maintenant), vous vous dites, « je vais y penser », mais en fait vous procrastinez. Et maintenant ? Allez-vous passer du stade de la résolution au stade de l’action ?
  • La troisième réflexion tourne autour de votre ouverture vers le monde. Vivre c’est bien. Anticiper, c’est mieux. Que faites-vous pour mieux vous informer et anticiper le futur ? Au moment où j’écris ces lignes, Michelin vient d’annoncer la fermeture d’une usine et des pertes d’emplois (sans licenciement, mais quand même). Il n’est guère besoin d’être dans le secret des dieux pour prédire que cela va continuer : nous vivons dans des marchés stagnants à haut coût de main d’œuvre. Les marchés du futur sont ailleurs et à bas coût de main d’œuvre (Europe de l’Est, Asie). Qui peut croire que nous pourrons exporter nos pneus à prix élevés ? Seuls resteront en France (et en Europe de l’Ouest) des métiers spécialisés ou à forte valeur ajoutée (et encore…). Que faire, dans votre cas, pour vous informer sur le devenir de votre secteur ? J’ai un ami qui a fait toute sa carrière dans les composants électroniques jusqu’au jour on n’a plus vendu de composants aux entreprises en France parce que les sociétés les achetaient sur place pour leurs usines à l’étranger. A 50 ans, son métier ayant disparu, il a dû se recycler dans l’urgence (il a été dans l’immobilier, mais depuis…).

Que faites-vous durant cette crise ?