Carrière : attention, les seniors trouvent leur voie !!!!

Le marché de l’emploi se décompose de plus en plus en trois temps : avant 45 ans, de 46 à la retraite (âge variable) et après la prise de retraite. Quelle incidence sur votre parcours ?

Il y a 20 ans, les carrières se faisaient tout au long de la vie professionnelle en passant d’une entreprise à une autre. Depuis 10/ 15 ans, il y a un parcours dans les entreprises jusque vers 45 ans, puis, au hasard des circonstances, certains arrivent à y rester, d’autres migrent vers les Pme et d’autres encore créent leur boite ou se réorientent. Aujourd’hui un nouveau phénomène pointe le nez : les retraites ne partent plus en retraite ou plutôt si : ils prennent leur retraite mais restent actifs et créent une nouvelle forme de concurrence.

Cela était déjà dans le cas dans le passé, mais dans des proportions plus faibles et souvent le senior travaillait à titre (quasi) bénévole en tant que conseiller de PME, d’expert à l’international ou en finances… Cela durait quelques années et il s’arrêtait doucement…

Aujourd’hui, l’allongement de la durée de vie, la faiblesse des pensions et surtout les changements fiscaux qui favorisent, sans plafond, les cumuls retraite et revenus ont joué un rôle clé. Bien plus, la création de formules comme le portage ou l’auto-entrepreneuriat ont permis de donner un statut légal souple à ces formules.

Quelles incidences cela a-t-il pour chaque génération ?

Pour les seniors (retraités ou futurs retraités), c’est une occasion soit de réaliser un vieux rêve, soit de tirer parti d’une expertise. Attention ! Avoir une expertise ne signifie pas savoir la vendre et la promouvoir. Bien plus, les seniors ont peut-être besoin ou envie de pratiquer leur métier d’une autre manière (des horaires plus souples, des cibles plus précises).

Pour les quadra (et jeunes quinquagénaires), la retraite n’apparaît plus comme le but ultime, mais comme une étape. C’est peut-être le bon moment pour réfléchir au futur, acquérir les connaissances et les contacts qui seront utiles plus tard. En somme, il faut savoir investir pour anticiper. Un phénomène nouveau en France où après 45 ans, les cadres supérieurs ne voyaient plus, il y a peu, l’intérêt de se former.

Enfin, pour les plus jeunes, c’est de savoir construire un parcours dans le temps indépendamment des entreprises : que ce soit volontairement ou au gré des opportunités, la construction de l’employabilité est une œuvre de longue haleine. Utopie, rêve ? Un simple chiffre : en 2010, le taux d’emploi des hommes de 60 à 64 ans était de 19,6% en France contre 66,2% en Suède. On n’est pas suédois, mais on tendra à le devenir.


En attendant, que faire ? Sachez prendre recul (y consacrer 5% de votre temps) et posez-vous des questions sur vous-même.

  • Est-ce que je fais me plait ?
  • Est-ce que j’ai les dons pour ?
  • Est-ce que la façon de le faire (taille de l’entreprise, ambiance…) me convient ?
  • Si oui, pourrais-je le faire d’une manière ou d’une autre à long terme ?
  • Et si non, comment me réorienter ?

Pour ceux qui se posent ces questions, je vous renvoie au livre co-écrit avec Aviad Goz : « Trouver sa voie » (ESF).