2013

Marquez votre originalité

 

Banksy est un des artistes les plus célèbres du Street Art ; Ces œuvres se vendent à des prix faramineux  et un film à sa gloire attiré des centaines de milliers de spectateurs (« exit through the gift shop »). Banksy est aussi un original et il a vendu dernièrement certaines de ses œuvres au prix modique de 60 $ dans un endroit très passant de New York, le long de Central Park. Le résultat fut décevant. Lieu inapproprié ou absence de mise en scène ? Nul ne le sait.

Cela m’attire trois réflexions

  1. La première est que toute œuvre d’art a besoin d’un environnement adéquat pour être mise en valeur. Chacun d’entre nous est une œuvre d’art. Quels talents vous reconnait-on ? Les connaissez-vous ?
  2. La deuxième est qu’un artiste peut être reconnu par ses fans, mais qu’il n’a pas de grande valeur pour les autres. Par qui êtes-vous reconnu ? Est-ce ceux-là qui sont importants pour vous ?
  3. La troisième est que Banksy a fait plus parler de lui dans les médias par cette action qui ne lui a pas couté grande chose (voire même rapporté de l’argent) que par une expo ou une œuvre originale. Il a cassé les codes classiques de la communication à son avantage. Et vous ? comment pouvez-vous élargir votre notoriété professionnelle de manière originale et là où on ne vous connait pas ou peu, mais où vous aimeriez aller un jour ?

Choisissez la vie, la vraie

Delphine est une personne qui mérite à la fois le respect et le détour. Grièvement blessée à 4 ans (elle y perdra un œil) dans un attentat de l’OAS contre Malraux, elle s’est battue toute sa vie pour à la fois sortir de son rôle d’icone des victimes des attentats, se créer son propre chemin et combattre une adversité sans pareil (ainsi, alors qu’elle avait réussi à devenir critique d’art, elle devint totalement aveugle à 30 ans)

Un extrait de son livre : « Tu choisiras la vie », Grasset, 2013, pp166-67)
Un après-midi de 1979, j’avais 22 ans, dans un train, alors que j’étais profondément déprimée, j’ai ressenti, j’ai envie de dire « touché » tellement la sensation fut tangible, la présence de ce que j’ai appelé à ce moment-là, « le noyau dur » tout au fond de moi, quelque chose qui voulait vivre à tout prix, envers et contre tout. Dans les années assez noires qui ont suivi (Note : elle devint quelques années plus tard totalement aveugle), je me suis souvent appuyée sur ce noyau dur, ce germe de vie qui se fiche des conventions et des critères de jugement et est joie pure…
Je commençais alors à travailler sur moi et à me pencher sur ce que je faisais malgré moi pour m’entraver l’existence…
Je tâtonnerai peu à peu grâce à la peinture, à la psychanalyse, à la musique et au théâtre…et mettrai bien des années à m’en extraire tout à fait. C’est pourquoi j’ai envie de rire quand j’entends des personnes se demander si elles pourront se transformer ou transformer leur séance en dix séances.

Trois leçons :

•Nous avons tous un noyau dur au fond de nous. Il y a un texte du Talmud qui dit : « quand tu arriveras au ciel, on ne te demandera pas si tu as été grand ou illustre, mais simplement « as-tu été toi-même ? » (ce texte existe sous des formes différentes dans toutes les grandes religions)
•Nous ne vivons pas des situations aussi dramatiques que Delphine. 10 sessions de coaching de vie (cf. mon livre « donnez du sens à votre vie avec la méthode NEWS, ESF, 2013) peuvent influencer notre parcours pour vous rapprocher de vous-même.
•Par contre, ne sous-estimez pas le temps pour y parvenir : pour changer totalement de métier, comptez bien trois ans (avec des étapes transitoires pour vous former et /ou vous y préparez.

Lisez donc ce livre qui est un hymne à la vie.

Estimez-vous votre travail utile ou c… ?

David Gaeber, anthropologue américain et anarchiste (c’est lui qui le dit) a jeté un pavé dans la mare le 17 août dernier, si l’on en juge les retombées de son article publié dans Strike magazine). Au-delà de l’effet d’annonce, il soulève quelques bonnes questions.

Que dit Graeber ? (voir l’article original sur http://www.strikemag.org/bullshit-jobs/)  Il critique vertement les métiers de service (RH,  conseil, relations publics, administratif et…manager …) qui ne servent à  rien si ce n’est à occuper des gens qui vont polluer le travail des autres : les productifs !

Bien plus, ceux qui font ces travaux inutiles n’en voient pas le sens eux-mêmes et déversent leur sinistrose sur les autres. Quels sont les travaux utiles ou non ? En bon anarchiste, David Graeber soulève la question, mais ne s’aventure pas à donner la clé (à vous d’apprécier si votre job est utile ou non).

Pour ma part, cela soulève quatre commentaires :

  • D’abord, cela dépend du sens que l’on donne à son boulot. Vous connaissez sûrement cette histoire : « Pierre Lulle, passant devant un chantier, demande à un ouvrier qui taille des pierres : « Que fais-tu ? » : « Je taille des pierres. », lui répond cet homme. Il pose la question à un deuxième ouvrier qui lui répond : «Je gagne ma vie… ». Enfin, le troisième, à qui il fait la même demande affirme, resplendissant : « Je construis une cathédrale ! » …(Selon le propre récit de Raymond Lulle, philosophe, alchimiste, poète, mystique et missionnaire majorquin du XIIIème siècle.) Tout travail a un sens et celui-ci lui est donné par celui qui l’exerce.
  • Deuxièmement, vous pouvez estimer votre travail utile, mais pollué par des tâches à la c…, parce qu’elles n’ont pas d’intérêt pour vous et vous décentrent de votre vrai métier (ce qui ne veut pas dire que ces tâches n’ont pas un intérêt pour quelqu’un d’autre).
  • Il y a aussi une double  injonction paradoxale : par exemple nous voulons plus de sécurité dans notre travail (sécurité de l’emploi, sécurité dans les conditions de travail, …), ce qui signifie plus de règles, de contrôle  (et donc des personnes dédiées) et en même temps, nous voulons être libres, voire autonome.
  • Enfin, les nouvelles formes d’organisation (mode projet,  …) et les outils électroniques (qui permettent des relations directes) limitent l’importance des fonctions supports qui progressivement disparaissent. Où est la limite ? Ainsi, dès qu’un groupe dépasse 6/7 personnes, il y a utilité d’un coordinateur.   Autre exemple : la suppression ou la diminution des contrôleurs dans les trains (pardon : « des agents commerciaux »)  seraient-elles vécues par les voyageurs comme un bien ou un risque ? Les Français deviendraient-ils civiques dès ce moment ?

Pas simple ! Et vous qu’en pensez-vous ?

Un outil : construisez votre carte « politique »

La carte politique, issu de la méthode NEWS (cf. mon livre : « Donnez du sens à votre vie avec la méthode NEWS », ESF, 2013) vous permet de prendre en compte votre environnement. Elle est particulièrement utile lorsque vous abordez une nouvelle situation, mais mon expérience permet de dire qu’elle est intéressante à faire de temps en temps pour coucher sur le papier ce que vous pensez savoir de manière intuitive. Il y a parfois des bonnes et mauvaises surprises !

Un exemple :    Mathieu, informaticien, rêve de vivre de l’écriture de programmes pour Smartphones et tablettes. Il en a écrit quelques-uns qui ont connu un certain succès. Son environnement inclut : sa femme qui préférerait qu’il garde cela comme un hobby ; ses parents qui crient « au fou !» ; ses amis technophiles qui l’y encouragent ; ses contacts dans le monde informatique qui croient en lui ; …

Mathieu ne sait comment prendre en compte ces différents messages. 

La carte politique  vous permet d’embrasser d’un seul coup d’œil ceux qui sont impliqués ou non dans la situation présente et leur degré de soutien (selon votre estimation).

Comment la réaliser ? Dessinez un diagramme en vous positionnant au centre et attribuez   un signe « + » à ceux qui vous encouragent  (ou « ++ »); un signe «- » à ceux qui vous découragent  (ou « — ») ;  un signe « O » à ceux qui sont indifférents.

Cela donne une carte de votre environnement et l’équation des « pour » et des « contre » que vous devez prendre en compte.

En réalisant sa carte politique, Mathieu prend conscience de ses opposants, mais aussi de ses appuis.  

La carte met en évidence le point de bascule.

 A vous de jouer !

Pour ceux qui veulent aller plus loin, je vous renvoie à mon livre (« Donnez du sens à votre vie avec la méthode NEWS », ESF, 2013). N’hésitez pas à me contacter à ce sujet.

Qu’est-ce qui vous pique ?

Dans ce recueil de nouvelles, je vous invite à lire plus particulièrement une nouvelle de trois pages intitulée : « la piqûre ».

Une femme se blesse en embrassant son amant. En cherchant à comprendre le pourquoi, elle découvre qu’il y a sous sa langue une petite fermeture éclair. Quand elle l’ouvre, c’est tout l’homme qui s’ouvre « comme une huître », laissant émerger une autre personne. La relation continue alors avec le nouveau venu jusqu’à ce qu’elle découvre qu’elle a elle aussi la même ouverture, et la nouvelle s’achève sur cette femme s’explorant et essayant d’imaginer qui pourrait bien être à l’intérieur.

Cette courte nouvelle résume bien la complexité de notre identité. Qui sommes-nous réellement derrière notre masque ? Etes-vous réellement qui vous devriez être pour être en accord avec vous-même ? Comment le savoir ? C’est peut-être cela notre quête pour donner du sens à notre vie.

Nous pouvons vivre des années sans nous poser des questions et puis, un jour, la question nous interpelle et nous obsède : « suis-je fait pour ce type de vie ? Est-ce que je peux changer une partie de vie ? »

Pour aller plus loin, je vous renvoie à mon livre « Donnez du sens à votre vie avec la méthode NEWS » (ESF, 2013)

Comment travaillerez-vous demain ?

http://youtu.be/nxvy-Ki1-7M

Il y a cinq ans, le livre d’Alexandre des Isnards et Thomas Zuber (« L’open space m’a tuer », Hachette) avait attiré l’attention du public sur l’impact des open spaces dans le mode de travail.

Depuis, la situation a encore fortement évolué puisque d’autres formes d’aménagement des espaces et du temps sont montées en puissance : le partage de bureaux (ou « desk sharing »), le télétravail, l’explosion de la création de bureaux de proximité partagés, … Ces différentes formes ou pratiques existaient déjà, mais tendent à se généraliser.
Cela peut prendre des formes diverses : quand certaines entreprises en sont seulement au passage de l’ordinateur fixe à l’ordinateur mobile, d’autres mixent déjà le télétravail et les bureaux partagés. Tous n’en sont pas au stade, ne progresseront pas de la même manière (et donc ne se rejoindront pas), mais tous les salariés seront concernées à un titre ou un autre (que ce soit par l’imposition de méthodes par leur direction ou le souhait individuel de travailler différemment).
Tout d’abord, les acteurs décideurs ne sont pas seulement les dirigeants d’entreprise, mais aussi les collaborateurs en tant qu’individus autonomes et responsables, le contexte économique, les pouvoirs publics, le progrès technologique… Comment prendre en compte les différents paramètres ?
Ensuite, chacun a des besoins et des attentes différentes : il n’y a plus une solution, mais des solutions à trouver pour répondre aux aspirations de chacun. Comment satisfaire tout le monde (ou en mécontenter le moins possible) ?
Enfin, si les aménagements du temps ou de l’espace peuvent être gérés de manière technique et rationnelle, leur impact sur le mode de fonctionnement du groupe dans son ensemble et de chacun en particulier est plus difficile à anticiper.
Nous voyons la tendance, mais pas les soubresauts inévitables, ni là où nous arriverons.
Et vous, comment imaginez-vous travailler demain ?

Quel est votre talisman ?

Les adultes appellent cela un talisman, un porte-bonheur et les enfants, un doudou ; le but est le même = le besoin de se rassurer, de se sécuriser, un porte-bonheur qui vous protège.

Une petite liste (non exhaustive) de trucs qui marchent pour leurs auteurs

•Avoir dans sa poche (ou devant ses yeux) le caillou porte-bonheur acheté dans un endroit symbole
•Porter un modèle particulier de chaussures (ex. Des chaussures oranges)
•Lacer ses chaussures d’une certaine manière
•Porter un vêtement « talisman » (vous le portiez le jour où un évènement positif est arrivé)
•Le fait de se raser ou pas (dans le sport, par exemple : pensez aux crânes rasés des handballeurs français)
•Passer ses appels téléphoniques assis ou debout
•…

Si certains sont propres à leurs auteurs, d’autres sont culturels
•Aux USA, il n’y a souvent pas de 13ème étage.
•En Chine, le chiffre « huit » est considéré comme chanceux.
•En Angleterre, une carapace de tortue a été enterrée sous la tour Heron (un principe du Feng Shui)
•Jeter du sel avant d’entrer dans un nouveau logement
•…

Si cela peut vous paraître amusant et inoffensif, sachez qu’une étude de 2010 de l’Université de Cologne (http://pss.sagepub.com/content/21/7/1014) démontre que des rituels peuvent améliorer la confiance en soi et encourager les gens à se fixer des objectifs plus élevés.

Les chercheurs ajoutent que les rituels agir comme déclencheurs. «Ce sont des habitudes qui nous rappellent de faire certaines choses et de se comporter de certaines façons. Si vous regardez un joueur de basket faire rebondir systématiquement le ballon trois fois avant de de tenter un panier, c’est qu’il déclenche sa mémoire musculaire et cela l’aide à éviter les distractions. L’élément déclencheur lui-même n’a pas de sens, Il sert juste à vous rappeler. »

Il en est de même de tous nos « trucs » : quand vous prenez du recul, l’idée de penser qu’une paire de chaussures apporte de la chance est stupide, mais c’est toujours quelque chose que nous faisons. C’est comme dire à vous-même dans le miroir:« Vous êtes puissant, vous êtes en confiance. Vous mettez votre foi dans les chaussures et laissez les chaussures s’inquiéter à ce sujet ».

Si vous n’en avez pas, prenez garde que votre interlocuteur peut en avoir un et y croire.

A quoi ont servi vos vacances ?


A quoi vous servent vos vacances ? A quoi vous ont-elles servi plus précisément cette année ? Dans son dernier livre, Jean-Christophe Rufin parle du pèlerinage de Compostelle (ou plus exactement du chemin qu’il a suivi d’Hendaye à saint Jacques de Compostelle sur 800 km).

Conçue par des Chrétiens, la mythologie moderne du chemin de Compostelle a trouvé un écho bien au-delà du monde catholique. Le pèlerinage est en accord avec une spiritualité contemporaine plus syncrétique, plus flottante et beaucoup moins encadrée par l’Eglise. Nombre de ceux qui s’élancent sur les chemins de Compostelle sont attirés par des valeurs de dépouillement, d’union avec la nature et d’épanouissement de soi.
[Le fait de parcourir à pied plusieurs centaines de kilomètres seul avec soi-même ou en partageant ses pensées avec d’autres] délivre des tourments de la pensée et du désir, ôte toute vanité de l’esprit et toute souffrance du corps, efface la rigide enveloppe qui entoure les choses et les sépare de notre conscience ; il met le moi en résonnance avec la nature. Comme toute initiation, elle pénètre dans l’esprit par le corps et il est difficile de la faire partager à ceux qui n’ont pas fait cette expérience. En partant pour Saint Jacques, je ne cherchais rien et je l’ai trouvé.

Il est bien sûr possible d’atteindre cet état de retrouvaille avec soi-même et la nature autrement que par le pèlerinage. L’important n’est pas le but (arriver à Saint Jacques), le moyen (suivre le chemin des pèlerins), mais le voyage qui vous y conduit.
Alors que vous l’ayez fait en faisant de la méditation, en vous cultivant ou en sortant de vos habitudes, je souhaite que vos vacances vous aient permis d’atteindre ce détachement et de vous être retrouvé avec vous-même.

carrière : etes-vous une étoile de mer ou une araignée ?

Ori Brafman et Rod Beckstrom ont publié, il y a quelques années, un livre, « l’étoile de mer et l’araignée » (The Starfish and the spider, Portfolio Hardcover, 2006) qui offre un regard intéressant sur l’impact de la décentralisation (et de son opposé la centralisation) sur la gestion des organisations, qu’elles soient grandes ou petites. Nous sommes chacun d’entre nous une telle structure et notre mode d’organisation est en lien avec notre approche du monde extérieur. A ce titre-là, êtes-vous une araignée ou une étoile de mer ?

La métaphore du titre résume bien l’ensemble du livre : l’étoile de mer et l’araignée ont des formes semblables, mais des structures internes différentes. L’araignée a une structure centralisée et, si vous lui coupez la tête ; elle meurt. A l’inverse, une étoile de mer peut se régénérer à partir d’un seul morceau de bras.

Dans le monde des organisations, des entreprises comme General Motors, la BNP ou le gouvernement français ont des réflexes d’araignée. En périodes difficiles, tout est axé sur une recentralisation maximale qui, à la fois, renforcent l’impact des moyens et fragilisent l’ensemble si les résultats ne sont pas à la hauteur. Les personnes impliquées perdent leur autonomie et se désimpliquent.

A l’opposé, des structures comme Gore (connu pour le Goretex), Toyota (au niveau des équipes de montage) ou… Al Qaïda favorisent des organisations à intelligence collective, souple, décentralisée, sans chef traditionnel, et avec une grande capacité de réactivité.

Je vous renvoie à la lecture du livre sur les avantages et limites de chacun de ces modes d’organisation.

Ma réflexion porte plus sur la manière dont chacun d’entre nous intégrons dans notre comportement ces modes d’organisation en période facile ou difficile :
•Avez-vous tendance à tout centraliser ou à décentraliser ?
•Voulez-vous tout contrôler ou au contraire élargir votre réseau de contact et d’appui ?
•Vous donnez-vous un seul but ou bien en testez-vous diverses approches ?

La culture française (jacobine) et notre mode d’éducation nous incitent à être centralisateurs. La complexité du monde actuel et les opportunités d’action doivent nous faire réfléchir aussi s’il peut être intéressant d’être plus « étoile de mer ».
Cela s’applique aussi bien à votre mode d’organisation au quotidien avec vos proches, vos collègues que dans la recherche de votre futur emploi.