Le magazine anglais « The Economist » a publié récemment un article* dénonçant la myopie des grandes organisations. Cette idée est en liaison avec une réflexion sur le mauvais état de l’économie depuis une dizaine d’années. Qui a causé la catastrophe de 2008 ? Ne sommes-nous pas à la veille d’une telle situation et quelles en sont les causes ?
Mc Kinsey vient de publier les résultats conduit une étude auprès de 600 entreprises internationales et observe que 73% des entreprises sont court-termistes.
Cela prend en compte cinq habitudes : faibles investissements, des coupes sombres pour accroître les marges, des rachats d’action en masse, enregistrement de ventes avant encaissement et de forts taux de profit chaque trimestre.
Qu’est-ce que cela signifie ? En bref, maximisation de la valeur au détriment de l’investissement et des salariés. Aujourd’hui, le cashflow de ces organisations va à 44% en investissement et à 56% pour des dividendes et des rachats d’actions.
Nombre de dirigeants justifient cela par la peur d’être remerciés s’ils n’atteignent pas les résultats promis. La même étude du cabinet de consultants révèle que pour 67% des interviewés, la pression court-termiste a augmenté ces deux dernières années et 55% des personnes consultés reconnaissent qu’il y a des sacrifices très durs pour atteindre les résultats.
Bien sûr, on peut contester cette approche « noire ». D’autres faits peuvent être plus positifs et tous les investisseurs et financiers n’ont pas cette approche (je vous renvoie à l’article à ce sujet).
Ce qui m’interpelle, c’est comment cette pression est répercutée en interne tant sur les salariés que les clients et les fournisseurs. Bien plus, comment vous-même, à titre individuel, agissez vous dans ce contexte ? Vous n’avez pas les coudées franches, mais vous pouvez agir en termes de posture et d’actions.
En tant que coach, je suis confronté à des personnes ou des équipes qui se sentent démunis. Et pourtant, en y travaillant, elles trouvent souvent des sorties adaptées pour mieux vivre ces pressions.
Je citerai trois exemples :
- Le plus classique : se recentrer sur les vraies priorités pour y réussir et savoir abandonner des tâches.
- Autre option : revoir les rapports avec les clients / fournisseurs internes et externes et se réorganiser (approche systémique)
- Le plus rentable (et le moins courant) : retravailler sur le mode de fonctionnement de l’équipe et apprendre à mieux collaborer et partager. Cela contribue à mieux fédérer les personnes et à développer les compétences individuelles et collectives.
Evidemment, cela conduit à se remettre en cause et c’est moins confortable (à court terme) que de pleurer en disant « C’est la faute de la direction. Je ne peux rien faire. »
Alors, préferez-vous être myope et court-termiste ou sortir par le haut ?