Coopération ou compétition ?

La loi de la vie en entreprise est-elle une loi de survie ou une de coopération ?

La loi de la jungle se résume souvent ainsi pour les gens : « Tuer ou être tué » ou « la survie du plus fort ». Or, il s’agit d’une très mauvaise compréhension, appuyée sur la théorie de l’évolution de Darwin.

Le biologiste britannique parlait surtout d’adaptation, c’est-à-dire que des variantes dans la faune les mieux adaptées à leur écosystème ont fini par passer au travers des siècles.

De plus en plus de biologistes l’affirment : la coopération est une loi de la nature. Les exemples sont légion. Nous pouvons parler de symbioses entre des organismes primitifs et des pierres ou du sol, ce qui a formé le lichen.

Des espèces grégaires comme les chimpanzés ou les loups travaillent fréquemment de pair. Le groupe en général va aussi récompenser des actions sociales comme le nettoyage les uns des autres.

Du coup, si les primates, les loups, les insectes et les plantes collaborent, pourquoi cela serait-il différent de l’humain ?  Les anthropologues montrent que nos ancêtres ont connu une augmentation rapide de la taille du cerveau entre 800 000 et 200 000 avant notre ère. Et cela serait dû aux comportements de coopération entre les membres de l’espèce.

Comme les autres espèces, nous sommes faits pour collaborer et toutefois, nous continuons de croire que notre vie est une jungle. D’ailleurs l’approche des 70/20/10 souligne bien que su notre apprentissage se fait pour 10% seul, 20% se fait en échangeant avec les autres et 70% en travaillant (ensemble le plus souvent).

Et si cela ne reposait pas, entre autres, sur la représentation sociale faite par la société et, conséquemment, l’école et plus largement les organisations ?

En effet, durant des décennies, elle a été vue comme une compétition entre élèves pour être le meilleur de sa classe ou de sa promotion. Pourtant, il existe des approches pédagogiques où la coopération est de mise. L’apprentissage coopératif est né de l’idée de réformateurs comme John Dewey, cherchant à faire travailler ensemble les apprenants. Or, la collaboration demande plus que de simplement diviser sa classe en groupes. Chaque membre de l’équipe doit apporter quelque chose à ses collègues.

Il existe de multiples activités qui peuvent se pratiquer en coopération et, ce, même à distance. Alors, pourquoi entretenir la philosophie compétitive en transmission du savoir alors que notre nature coopérative ne demande qu’à être nourrie?

 

Adapté d’un article de Thot Cursus