L’enseignement de ce matin est terminé

Il était une fois un maître qui parlait tous les jours à ses disciples. Un matin où il se trouvait sur son estrade, s’apprêtant à parler, un petit oiseau se posa sur le rebord de la fenêtre et se mit à chanter de tout son cœur. Lorsqu’il se tut et qu’il s’envola, le maître dit : « l’enseignement de ce matin est terminé ». 

Voir et/ou entendre sont des choses très difficiles. Notre vie est une série d’urgences qui privilégient les faits au détriment des prises de recul. Pour pallier l’absence de contacts approfondis, que ce soit avec les autres ou notre environnement, nous lisons, regardons la télévision ou citons les idées d’autrui. Que recherchons-nous en fait ? Un stimulant.  Peut-être est-ce parce que nous ne savons plus prendre le temps de regarder autour de nous que nous avons recours à quelque subterfuge pour nous stimuler. 

Cette stimulation artificielle joue sur notre sommeil et notre performance. 

Une enquête McKinsey de 2018 montre que 

  • 66% des cadres interrogés se disent insatisfaits tant de la qualité que de leur quantité de sommeil.
  • 47 % estiment que leurs organisations s’attendent à ce qu’ils soient « en ligne » quasiment en permanence.
  • Et pourtant ils sont 46 pour cent à penser que le manque de sommeil a peu d’impact sur leur performance.

Les violonistes experts, par exemple, ont cité la pratique et le sommeil comme deux des plus importants facteurs de performance. Une étude montre que les plus performants font régulièrement une sieste et dorment plus d’une demi-heure de plus que leurs pairs moins bien considérés. 

S’il y a un conseil à retenir à titre individuel, c’est de se donner du temps de recul chaque jour. Comment commencer ? Simplement en coupant son smartphone et en marchant (ou conduisant) plus lentement. Nous voyons et entendons alors différemment. 

Adapté d’un texte d’une conférence de Krishnamurti, Se libérer du connu, Livredepoche, 2021