Lectures d’Hercule Martin

Vous ne méritez pas d’être là où vous êtes

Dans son dernier livre, Nicola Mathieu nous décrit la vie d’un couple de cadres aisés, qui ont ou semblent avoir réussi. Et pourtant, derrière, l’image de façade, tous deux ont fait de belles études, ont de beaux enfants, une belle maison et réussissent professionnellement…, la femme (Hélène) sent en elle une grande fragilité : 

« Lui appartenait d’emblée au monde qu’elle avait visé. Il en tirait une position immédiatement plus favorable. Et puis un homme, quoi. Il suffisait de voir dans les oraux quand elle était étudiante, comment il s’en sortait, à l’assurance, parce que depuis l’enfance ils avaient été vénérés et convaincus que l’état des choses étaient de leur côté. Dans leur couple aussi, ça pesait. Et si Hélène jouait les égales, elle devait bien l’avouer, elle se sentait un poil en dessous. »

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Lorsque l’élève est prêt, le maître apparait…

Ce proverbe classique (je n’en ai pas trouvé l’origine) est à la fois explicite et interpellant. 

Il interpelle à la fois sur le mot « prêt », le mot « maître » et surtout sur la coïncidence de la rencontre. Nous avons tous rencontré des situations où un besoin ressenti se transforme en une réalité au contact d’un évènement fortuit, mais très significatif pour nous.

Cela a un nom et s’appelle la synchronicité. Ce concept a été mis en évidence par le psychanalyste suisse C.G. Jung (1875-1961)

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Un tramway nommé « Amélioration »

Imaginez la situation suivante : le conducteur d’un tramway lancé dans une course folle a le choix entre deux options. Soit, il le laisse poursuivre sa route et le tramway va inéluctablement percuter cinq personnes, soit il le dévie sur une voie secondaire où travaillent deux personnes… et les tuer et se tuer. 

En résumé, une personne peut effectuer un geste qui bénéficiera un groupe de personnes A, mais, ce faisant nuire à une personne B.  Est-il moral pour cette personne d’effectuer ce geste ? Autrement dit : en quoi consiste l’acte juste ? 

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Ambition : jusqu’où irez-vous ?

Trois frères partent pêcher ; ils essuient une tempête, dérivent longtemps puis échouent sur la plage d’une île déserte. Une très belle ile avec des palmiers, des arbres fruitiers et au milieu, une très haute montagne.

Le soir, un homme leur apparaît à tous trois en rêve et leur dit : sur la plage, un peu plus loin, vous trouverez trois gros rochers tout ronds.  Vous les ferez rouler jusqu’où il vous plaira. Le lieu vous vous arrêterez, ce sera là où vous devrez vivre. Plus vous monterez haut, plus votre vision du monde sera large. Vous êtes libre d’aller jusqu’où vous voulez. 

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Stuff : à quoi servent les vacances ?

Vous êtes peut-être en vacances ou vous aller y partir. Je vous propose une courte vidéo cette semaine. Il s’agit d’une publicité Expedia de promotion pour des voyages. Que dit l’acteur qui la présente ?  Nous pouvons être tentés par des « trucs » (« stuff ») sur le moment comme un nouveau smartphone, un parfum ou un écran de télé plus fin. Mais tout cela, ce sont de trucs que nous oublierons vite même si nous les acquérons. La vraie question, selon cette vidéo, est de savoir ce que nous regretterons plus tard si nous ne l’avons pas fait : selon cette pub, c’est peut-être de ne pas avoir assez voyager et de n’avoir pas pris le temps d’aller où nous rêvions d’aller. 

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Je garderai ma sensibilité d’enfant…

Takeshi Kitano est un réalisateur japonais contemporain. Dans cet extrait d’un de ses livres, il se remémore ses souvenirs d’enfance dans le Japon d’après-guerre. Cet extrait m’interpelle à trois titres : d’abord parce que nous nous construisons à partir de nos racines et qu’il est important de se les rappeler. Ensuite, parce que dans un monde complexe et plein d’images sur qui il « faut » être ou paraître, c’est un rappel à l’importance de rester authentique, d’être soi-même. Enfin, il donne un autre regard sur l’intelligence collective : comment nous partageons ou non, comment nous faisons confiance ou non.  

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Combien de couteaux utilisez-vous par an ?

La véritable spontanéité suppose de modifier notre façon de penser et d’agir en ce monde, d’apprendre à accompagner les flux et les transformations continuelles qui l’animent. Elle implique que nous acceptions la possibilité d’une spontanéité « éduquée ». 

Cet apparent oxymore n’en est pas un, ainsi que le démontre la parabole de Ting le boucher, récit qui nous est narré par Tchouang Tseu, penseur chinois du IVème Siècle avant J.C.

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Qui donne du sens au travail ?

Qui donne du sens au travail : les dieux, les patrons ou vous ?

Selon les poètes grecs Hésiode et Eschyle sous l’empire de Cronos, roi des Titans, qui gouvernait alors, les hommes vivaient comme des dieux, doués d’un esprit tranquille. Ils ne connaissaient ni le travail, ni la douleur, ni la cruelle vieillesse. Loin de tous les maux, ils mourraient comment on s’endort. Ils possédaient tous les biens ; la terre fertile produisait d’elle-même et en abondance. Hélas ! Le paradis s’effondre : Zeus détrône son père Cronos. Le nouveau roi des dieux n’aime pas les humains, favoris de Cronos. Les voilà seuls, abandonnés, démunis de tout. Ni griffes, ni fourrure, ni vitesse, ni force, à l’inverse des autres animaux. Bref, condamnés à périr face à une nature devenue marâtre. 

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