Ce qui est beau, c’est de voir les os !

Cette phrase, de George Balanchine (1904-1983), rapportée par Gelsey Kirkland (1952- ), danseuse étoile aux USA dans les années 70/80, je l’ai trouvée dans un roman d’Olivier Nourry, publié récemment (éditions des Falaises). 

Dans ce roman qui se passe dans les mondes de la danse et de la peinture, l’écrivain cite Gelsey Kirkland, célèbre pour avoir rapporté dans son livre « Dancing on my grave », l’obsession des jeunes danseurs et danseuses pour progresser dans leur art et faire plaisir au Maître Balanchine : « pour plaire à son mentor, Gelsey a accepté de subir tous les caprices artistiques que le chorégraphe imaginait. Elle a ainsi consenti à recevoir des infiltrations de silicone dans les cheville, elle a accepté de prendre toutes sortes de vitamine pour faire taire les douleurs musculaires et articulaires,  … ». Pour finir, il ne restait plus que la peau sur les os aux danseurs. 

Et vous, jusqu’où êtes-vous prêt à aller ? Cette obsession de réussir, de plaire, d’accéder aux hautes fonctions (ici le rôle de danseuse étoile), est-ce seulement dans le monde de la danse ? 

Selon les chiffres d’une enquête menée par OpinionWay rapporté par France Info en novembre 2021, le nombre de burn out aurait progressé de « 25% depuis le mois de mai », et 2,5 millions de salariés seraient actuellement touchés. 

Est-ce nouveau ? Un effet du confinement ? Une libération de la parole ? Qu’importe ! l’important est d’être capable de se poser la question : est-ce cela dont j’ai envie ? 

C’est une question simple, mais difficile à répondre. Pourquoi ? Parce que lorsque nous sommes dans l’action, nous courrons d’urgence en urgence et nous ne voulons pas nous poser la question. Il faut un évènement (maladie, accident, covid, …) pour que nous nous arrêtions volontairement ou non et puissions nous poser la question. 

Nombre de salariés se sont ainsi remis en question lors du Covid et ont changé soit d’employeur, soit de localisations géographiques, soit même de métiers. 

Trop compliqué ? pas le temps ? Je vous suggère de vous poser trois questions : quelles sont les importantes valeurs pour vous ? Pourquoi sont-elles importantes pour vous ?  Comment les respectez-vous aujourd’hui ? 

Cela suffit : pour un voyage de réflexion, c’est le premier pas dans le bon sens qui compte. Après, si vous aimez voir vos os dans le miroir, comme le reflète celui des danseurs et danseuses, libre à vous !

Un dernier mot : si vous avez besoin de détente, lisez le roman d’Olivier Nourry.