Hommage au leader aristocratique (et psychologique)

 Les médias sont pleins de leaders : des leaders effectifs,  ceux qui anticipent et donnent la      direction; des leaders institutionnelles, qui sont officiellement chefs mais ne dirigent pas (comme la Reine d’Angleterre, par exemple) ; des leaders évhémères, des leaders qui sont absents ou qui ont disparu mais sont présents dans la tête de ceux qui les suivaient (l’influence de l’Abbé pierre, chez Emmaüs)…

Pourtant la quatrième catégorie (selon Eric Berne, père de l’Analyse Transactionnelle), le leader psychologique, on en parle peu. C’est le leader vers lequel on se tourne en cas de difficultés. Ce peut être un de vos collègues, quelqu’un d’un rang hiérarchique supérieur ou moindre et  qui a de l’écoute, un savoir-faire en termes de compréhension, de soutien.

Ces obscurs,  ces sans-grade (pour Plagier Edmond Rostand et sa tirade de l’Aiglon), ce sont ceux qui rassure, calme, pondère.

Je voudrais leur dédier ce texte d’Edgar Morgan Forster (1879-1970),  un  écrivain anglais qui a écrit dans son livre « Two Cheers of Democracy » le texte suivant : « Et pourtant je crois en l’aristocratie. Si le mot est exact et si un démocrate peut l’employer. Non pas à une aristocratie basée sur le rang et l’influence, mais à celle des prévenants, des discrets et de ceux qui ont du cran. On trouve ses membres sans toutes les nations, parmi toutes les classes et chez des gens de tout âge. Et il y a comme une connivence secrète entre eux quand ils se croisent. Ils représentent la seule vraie tradition humaine, l’unique victoire permanente de notre drôle de race sur la cruauté et le chaos. Des milliers d’entre eux périrent dans l’obscurité ; peu sont de grands noms. Ils sont à l’écoute des autres comme ils le sont d’eux-mêmes, sont attentionnés sans en faire des tonnes, et leur vaillance n’est pas une pose mais plutôt une aptitude à pouvoir tout endurer. Et en plus ils ont de l’humour… »

Merci à Anna Gavalda qui me l’a fait découvrir au travers de son livre « La Consolante » (J’ai lu, 2010)