Décision : compromis et diktat ?

L’entreprise est un lieu de confrontation de pouvoirs. Les modes transverses et matriciels n’ont fait qu’exacerber ces échanges et les compromis nécessaires. A l’heure du débat sur la réforme de la constitution, que disent les spécialistes de l’évolution de la démocratie parlementaire ? Des enseignements peuvent-ils en être tirés pour le débat dans l’entreprise ?

Loin du débat que vous trouverez dans vos médias préférés, j’ai lu avec intérêt les propos de Horst Möller, professeur à Munich. (source : Congrès du 60ème anniversaire de Sciences Po)

  • L’état démocratique n’est pas reconnu universellement
  • Les progrès démocratiques ne sont pas durablement garantis
  • La majorité des démocraties européennes de l’entre deux guerres furent détruites de l’intérieur, suite à des dérives inhérentes aux systèmes
  • Les compromis sont certes nécessaires dans une démocratie, mais nous finissons par nous égarer à vouloir régler des millions de cas particuliers.
  • Cela nous conduit à rendre en permanence plus complexes et par suite plus chaotiques la législation des Etats.
  • Face à la pression des enquêtes d’opinion, il est nécessaire de rétablir le caractère représentatif de l’élaboration de la décision politique. On peut ainsi soumettre les parlements à un contrôle, mais in ne faut que son pouvoir soit restreint par une multitude de décisions réglementaires

Moralité : Le compromis et le consensus, c’est bien, mais ils ont des limites. Il faut aussi savoir décider à la majorité simple, sinon on n’avance guère. Finalement Jean de La Fontaine l’avait bien écrit dans la fable : « le meunier, son fils et l’âne » : à vouloir satisfaire tout le monde, on ne satisfait personne. Bien plus, on rend plus complexe et moins transparent la décision. Moralité : plus personne n’est responsable.