Qu’est-ce qui vous rend heureux au travail ?

L’institut GALLUP publie aux USA un indice quotidien du bien–être au travail. Malgré la crise économique et les risques de chômage, les salariés n’ont jamais été aussi moroses, toutes catégories confondues. Qu’est-ce qui pourrait les stimuler alors ?

Deux universitaires (T. Amabile et S. Kramer) viennent de publier une étude à ce sujet. Celle-ci , qui a porté sur 238 personnes réparties dans sept entreprises, révèle que l’état d’esprit du salarié a un profond impact sur sa créativité, sa productivité et son implication dans sa tâche. Quels sont les facteurs qui favorisent cet état d’esprit ? C’est, à leur avis, la capacité du management (au sens large) de lui donner la possibilité de se réaliser au travail, que ce soit en levant les obstacles, en aidant ou en donnant des signes de reconnaissances. Pour tout collaborateur, le facteur n° 1 de motivation est le sentiment de progresser dans un travail qui a du sens pour lui.

Rien de nouveau, me diriez-vous. Malheureusement, les stratégies actuelles en termes de RH de nombreuses entreprises sont plus tournées vers la réduction des effectifs et des ressources que vers des approches qualitatives. Cet état d’esprit influe sur les managers. Une étude récente auprès de managers révèle qu’ils privilégient plutôt comme levier les salaires et les bonus et classent loin derrière l’utilisation de la reconnaissance au travail.

Cela fait une quinzaine d’années que sont publiées des études similaires par des spécialistes de renom. Toutes démontrent que les salariés aujourd’hui sont surtout motivés lorsqu’on fait appel leur créativité et qu’ils ont le sentiment que leur travail a un sens (facteurs intrinsèques). Malgré tout, un grand nombre d’organisations continuent à utiliser des approches axés sur les facteurs de motivation extrinsèques (objectifs, primes…).

Peut-être que ces mêmes dirigeants ne croient plus en leur mission et sont eux-mêmes désengagés. Pourtant, un geste humain ne coute rien (ou si peu) et peut rapporter gros.