Pas facile d’être différent !

Surdoue

Nous avions abordé il y a quelques mois la difficulté d’adaptation des surdoués dans le monde professionnel (cf. http://goo.gl/Sr4Xg1 du 18/04/2014).

Une étude récente de l’Université McEwan (Canada) confirme cela et montre que les élèves ayant un QI supérieur à la moyenne semblent plus anxieux que les autres. Selon le psychanalyste Carlos Tinoco, interrogé par le site Atlantico, les caractéristiques psychologiques qu’on associe communément au « surdoués » (hyperémotivité, faible résistance à l’ennui, relation conflictuelle à l’autorité, etc.) sont des conséquences de l’adaptation difficile d’individus aux facultés cérébrales hors-normes dans des institutions scolaires ou professionnelles qui ne sont pas faites pour eux.

Chacun d’entre nous a besoin, pour faire face à notre solitude, au temps qui passe et à la mort, de donner du sens à son existence et à chacun des instants vécus. La réaction la plus classique est de s’adosser aux normes collectives qui définissent tel ou tel champ social ou activité. En gros, si, comme ingénieur (ou marketeur, financier…), vous allez aux mêmes colloques que la plupart de vos confrères, vos lisez les mêmes livres, vous parlez en employant les mêmes mots ou le même ton…, ces divers éléments sont là pour vous garantir que vous êtes bien là où vous devez être.

Cela peut entraîner chez le surdoué deux modes d’angoisse assez spécifiques. Le premier est constitué par la peur de se perdre dans ses propres questionnements.  L’autre mode d’angoisse, c’est de se demander si c’est lui qui est fou ou le monde qui lui fait face.

 En effet, avoir un QI élevé ne garantit pas, loin de là, que l’individu est à l’abri des biais de raisonnements de tous types. Là où les individus typiques vont faire de la loi un socle indiscutable, les  » surdoués  » vont au contraire avoir besoin de secouer ce socle, d’en exposer les fissures, pour chercher des réponses singulières. Autant dire que ce qui rassure les uns est exactement ce qui angoisse les autres et réciproquement.

Comment, pour le surdoué (et pour son environnement) l’aider à sortir de cette angoisse ?  ,  En prenant la mesure du phénomène et en cessant de lui demander constamment de  » s’adapter  » ou de   » faire des compromis  » là où précisément cela les obligerait à se nier complètement. Au contraire, les autoriser à explorer cette voie qui consiste à être au plus près de sa propre singularité.

 Source : Atlantico.fr