Le titre japonais de cet ouvrage a une origine bouddhique. En effet, la roue est le symbole de la prédication bouddhique. Au Japon, on rencontre souvent des pagodons à 5 étages appelés « gorinto » (= pagode des cinq roues) qui figurent les cinq éléments : Terre, Eau, Feu, Vent et Vide. Ils symbolisent la nature entière. Mushashi (XVIème Siècle, le plus fameux escrimeur japonais) y expose sa philosophie en s’aidant de ces cinq éléments. Dans l’élément « Terre », il compare le militaire au charpentier.
Le général est un maître charpentier. Il a le sens des dimensions du monde, corrige le mesures d’une province et connaît les membres du clan.
Le maître charpentier est capable de construire un bâtiment, d’en dresser les plans et sait se faire aider par des ouvriers.
Ainsi, il sait reconnaître les qualités d’un bois et savoir s’il est bon pour la décoration ou en soutènement. Il apprécie les capacités de ses ouvriers et les utilisera à bon escient. Rendement, beau travail, ne pas prendre les choses à la légère, ne pas perdre de vue l’idée générale, savoir distinguer le degré supérieur donner de l’élan et savoir où commence l’impossible sont la règle d’or que chaque maître-charpentier doit avoir en tête.
Les soldats sont comme les charpentiers. Le charpentier prend soin de ses outils, écoute les ordres, prend soigneusement les mesures, prête grande attention à son travail même dans le moindre détail.
Il ne perd jamais de vue la précision dans l’exécution, la concordance de toutes les parties de l’ouvrage, l’utilisation adéquate des outils et la prévision des déprédations possibles.
Etes-vous un maître charpentier ? Vos collaborateurs ont-ils l’esprit des charpentiers ?