Apprendre n’est pas savoir

Blog semaine 37 ApprendreJe me pose la question de l’apprentissage permanent (Lifelong learning). 90% de ce que nous apprenons vient de notre travail au quotidien et de nos échanges avec les autres (et les derniers 10% de la formation). Alors, comment maximiser cela ?

Voici un beau texte extrait de Alexandre GINOYER, Senior, bats-toi ! Ixelles Edition, 2013 (je précise que pour l’auteur, la seniorité commence à 45 ans)

Confucius soutenait que nous devons apprendre « du berceau à la tombe ». Il appliquait lui-même cet adage et cela lui a réussi.

Apprendre, ce n’est pas qu’à l’école. Nous apprenons toute notre vie, mais plus ou moins selon les époques, les circonstances et surtout selon la part que nous y mettons de nous-mêmes. Nous apprenons d’autant mieux que nous apprenons consciemment, de manière volontaire et méthodique. Tant que nous apprenons, nous sommes bien vivants, et nous progressons.

De toute manière, les expériences nous façonnent. Inconsciemment, nous sommes marqués par elles, par nos lectures, les rencontres, les films, la télévision… Inconsciemment, nos opinions évoluent, notre caractère se modifie.

Apprendre n’est pas que savoir. Si j’ai appris, je sais utiliser le savoir dans un contexte précis, j’ai une réflexion sur ce que j’ai appris. Je peux réactualiser ce que je sais, je peux l’expliquer, je peux le formaliser de différentes manières.

Apprendre, c’est développer une forme d’intelligence globale :

  • Rationnelle pour utiliser à bon escient ce que j’ai appris, que cela me plaise ou non ;
  • Mais aussi irrationnelle, intuitive, émotionnelle : j’accueille mes envies, mes résistances, mes intuitions, la colère de ne pas trouver une solution à un moment, le plaisir de partager, le bien-être de l’acquisition de l’apprentissage…

Nombreuses sont les personnes à mi-parcours de carrière (vers 40/45 ans) voire à la retraite qui vont jusqu’à refaire des études, obtenir un diplôme. Ils forcent l’admiration et, si cela leur convient, il faut les en féliciter. Ils prouvent que la mémoire et le raisonnement peuvent être développés comme des muscles, et que, sauf défaillance, il n’y a pas de limite d’âge pour étudier.

À côté́ de ces apprentissages « formels », se trouvent des mines d’apprentissages « informels » dont nous pouvons utilement être conscients. Pourquoi ? Pour tirer le meilleur parti de toutes nos expériences, exploiter des talents latents ou cachés, pour nous tester sur de nouvelles voies, mieux diriger notre propre vie, l’orienter dans le sens que nous voulons. Pour prendre tout simplement du plaisir, ce mot trop souvent tabou, interdit, suspect ! 

Comment ? D’abord en étant conscient de ce que ces activités vous apportent et apportent aux autres, en les choisissant, en les cultivant comme on cultive son jardin, en y prenant du plaisir. Ainsi lorsque nous sommes en vacances, que nous allons à la rencontre des personnes et que nous nous intéressons à elles, à leur culture, leur langue, leurs habitudes… » De même, lors d’une rencontre impromptue, la lecture d’un livre ou une visite dans un lieu nouveau : je me laisse imprégner par les objets, par l’ambiance, et je me demande ce que cela m’apprend. »

Cela me parle : depuis un mois, je me suis mis à répertorier mes lectures sur Babelio pour garder une trace de ce que je ressens et comprends en lisant un livre. J’envisage de le faire pour des films (quel site ?). Le résultat est que je mémorise et intériorise mieux ce que je lis.

Et vous ?