Les chefs d’entreprise et leurs managers n’arrêtent pas de proclamer que leurs collaborateurs sont la clé du succès de leur organisation et leur développement, une priorité. D’un autre côté, dans un monde financiarisé, la disponibilité en termes de temps et les budgets de formation déclinent.
Alors, même si nous apprenons 90% de ce que nous savons en dehors de formations, avons-nous réellement le temps de progresser ? Quand nous travaillons de plus en plus vite, nous faisons en fait plus vite mécaniquement ce que nous savons déjà. Si vous estimez un mail urgent, allez-vous perdre quelques minutes pour tester une nouvelle façon de l’envoyer ? Demain peut-être, dites-vous.
La difficulté est que si le travail de nombreuses personnes est de « faire », celui-ci va disparaitre avec la montée de l’Intelligence Artificielle et la robotique au bénéfice d’actions qui incitent à « penser », créer » et décider »
La vie en entreprise va profondément changer et le rôle de l’encadrement (à commencer par son PDG) est de repenser comment faire évoluer en permanence les compétences de ses collaborateurs. L’encadrement doit être exemplaire s’il veut que les équipes suivent.
Dans une lettre aux Top PDG américains (et diffusée par McKinsey), Amy Edmonson et Bror Saxberg, professeurs dans des universités de pointe, ont estimé que les organisations favorisent trop les montées en compétences «dures » (le Savoir) au détriment des compétences « molles » (le Savoir-être). Or, dans un monde surinformé avec un grand besoin de vitesse de réaction, ce qui fera la différence ce seront des qualités comme la collaboration, l’empathie et le sens.
Attention ! le sens des mots change :
- La collaboration n’est plus seulement au sein d’une équipe. Elle s’entend comme la collaboration au sens large, avec toutes sortes de personnes, de réseaux et ce au niveau mondial.
- L’empathie n’est plus seulement d’écouter avec attention et respect les gens. C’est prendre en compte leurs remarques, observations et suggestions. Ainsi, les segmentations de clients se multiplient à l’infini et la prise en compte des multiples micro-clientèles devient une nécessité. Il n’y a pas que les clients de concerné : de nouvelles formes de travail pour les collaborateurs pour faciliter l’exécution des tâches sont à mettre en place.
- Donner du sens semble évident, mais peu de collaborateurs connaissent le sens réel (et actuel) de leur travail. Ainsi des logiciels sophistiqués peuvent faire rapidement des analyses et des recommandations, mais en comprendre les implications et gérer les conséquences (sans compter l’expliquer aux clients internes ou externes) est de l’ordre de l’humain. Or, vos collaborateurs sont-ils aujourd’hui dans le « faire » ou dans le « créer » ou le « décider » ?
Et chez vous, comment cela se passe ?