Beaucoup de services sur internet sot (en apparence) gratuits. Au delà du non coût, ils permettent aux opérateurs de récupérer des informations sur vous et de vous proposer de la publicité, des services… C’est gratuit et vous êtes le produit.
Il existe des cas où c’est gratuit et vous n’êtes pas le produit. On peut donner du temps, de l’argent, son sang ou partager ses compétences de façon libre et désintéressée … ou pas. C’est ce que l’on appelle l’économie du don et cela s’applique bien au transfert et partage de connaissances.
Olivier Masclef, dans son article «Le rôle du don et du gratuit dans l’entreprise : théories et évidences»présente deux modèles qui définissent le don.
Le premier modèle s’inscrit dans une démarche d’échange «donner – recevoir – rendre». Ce modèle questionne sur la liberté et la gratuité effective du don. Ce don « échange » est un vecteur important de maintien des compétences, informations et savoir-faire dans une organisation. Ainsi, le contre-don, signe de reconnaissance, est essentiel pour assurer la pérennité du système dans la durée.
Dans ce second modèle « la dimension altruiste est essentielle et la réciprocité est absente. » Ainsi envisagé, le don n’a pas à s’expliquer ou se justifier. Ce don « altruiste » gratuit a un effet sur la bonne ambiance et la valorisation entre collègues.
Quelles formes de dons peut donner une organisation ?Plusieurs possibilités : il y a tout d’abord le mécénat de compétences qui consiste à libérer des employés pour qu’ils puissent s’impliquer dans le monde associatif pour partager leurs compétences (et ainsi notamment fédérer les employés autour des valeurs de l’entreprise). Une autre façon à la mode de donner est de proposer un MOOC ! Ces formations gratuites ont un coût non-négligeable à produire et ces initiatives ne sont pas que philanthropiques
Que pouvez-vous donner ?Dans une logique personnelle, internet permet de partager des biens immatériels. Vous pouvez ainsi partager du savoir, par exemple sur des plateformes publiques (ex. Wikipedia et OpenStreetMap) ou vous engagez comme bénévole dans une association. Au niveau de l’organisation, vous pouvez aussi transmettre du savoir, voire partager avec d’autres collègues.
La vraie question est de savoir si vous le faites volontairement ou non. Bien plus, le faites-vous plutôt à titre de don « échange » (sous-entendu : attendez- vous un retour et/ou des signes de reconnaissance de votre employeur) ou de don « altruiste » (sans attente direct de retour) ?
Dans la culture française, après une longue tendance où la protection de son « savoir » était perçu comme une sauvegarde de son emploi, nous évoluons lentement (mais sûrement) vers un partage du savoir, soit sous l’influence de l’organisation (tutorat), soit librement (équipe transverse), contribuant ainsi à la bonne entente au sein du groupe.
Vous constatez que, même dans notre monde très marchand des initiatives gratuites existent (cf. les alternatives libres dont l’utilisation, l’étude, la modification et la duplication en vue de sa diffusion sont permises à bon nombre de logiciels), le don a de plus en plus sa place.
Alors, êtes-vous prêt à transmettre votre savoir ? Don « échange » ou don « altruiste » ?