Etes-vous un fou, un amoureux ou un poète ?

I

l est bon de lire / relire des classiques. Dans « Le songe d’une nuit d’été » (Acte 5, scène 1) de William Shakespeare (1564-1616), je suis tombé en arrêt sur cette phrase : « le fou, l’amoureux et le poète sont tous faits d’imagination ». A chacun son style d’imagination ou plutôt à chaque moment sa forme d’imagination ?  

Allons plus loin dans la phrase de William Shakespeare : « Le fou, l’amoureux et le poète sont tous faits d’imagination. L’un voit plus de démons que le vaste enfer n’en peut contenir, c’est le fou ; l’amoureux, tout aussi frénétique, voit la beauté d’Hélène sur un front égyptien ; le regard du poète, animé d’un beau délire, se porte du ciel à la terre et de la terre au ciel et, comme son imagination donne un corps aux choses inconnues, la plume du poète leur prête une forme et assigne au néant aérien une demeure locale et un nom. »

Dans toute situation, nous pouvons y voir du noir, de l’utopie ou sortir des sentiers battus. Cela dépend de notre humeur et aussi de notre vécu. Qui a raison ou tort ? Personne et tout le monde. 

Pour ma part, je crois que celui qui a su le mieux involontairement interpréter cette phrase, c’est Edward de Bono (1933-2021) avec sa méthode des chapeaux.  Celui-ci estime que dans tout travail en groupe, les participants doivent porter successivement une série de six chapeaux : le chapeau blanc permet de traiter les faits, le rouge les émotions, le noir les risques, le jaune les avantage, le vert la créativité et le bleu la prise de recul. L’ordre dépend du sujet et de l’animateur. L’intérêt de cette approche est qu’elle permet de faire participer tous les participants en même temps sur tous les aspects d’une question. Gain de temps et de partage. Ça marche et je l’utilise régulièrement. 

Revenons à Shakespeare et à notre citation. Et si nous faisions appel successivement, seul ou en groupe, à ces trois dimensions de la créativité ?  Cela nous permettrait d’élargir notre regard. 

A tester ?