Les vacances se terminent et vous reprenez progressivement le chemin du travail, du bureau ou de la route, avec ses combats contre les uns et les autres. C’est souvent ce qui est le plus dur dans la vie professionnel, c’est la lutte contre la mesquinerie et la jalousie.
J’ai lu cet été « Missa sine nomine » d’Ernst Wiechert (Livre de Poche, 2019). Cet auteur allemand est une grande voix allemande. Au moment du nazisme, il a passé huit mois en camp de concentration et il n’a été libéré que contre l’engagement de se taire.
Ce livre a été publié en 1947. Il raconte le retour d’un homme dénoncé par ses proches et qui vient de passer quatre ans en camp de concentration. Tout le livre tourne autour de la reconstruction de soi.
« Il s’arrêta encore un instant sous le portail de pierre et leva les yeux vers le blason détruit. C’était là qu’il s’était arrêté naguère, les morts sur ses talons, et c’était là qu’il se trouvait de nouveau maintenant. les morts étaient rentrés dans l’ombre, et la main de la métamorphose avait doucement effleuré le chef des vivants. Cette terre, elle aussi, avait connu le mal, mais ils avaient du moins tenté de lui opposer le bien. Ils n’avaient pu extirper le mal, car il était immortel, mais ils avaient conquis un peu de terrain et ils y avaient planté le petit drapeau du bien. Peut-être s’étaient-ils trompés et avaient-ils parfois agi trop vite, mais ils avaient du moins réalisé cette grande conquête : ne plus juger et ne plus condamner… Ils n’avaient pas résolu les énigmes de l’univers. Ils étaient devenus modestes et un peu sceptiques. »
Pour ceux qui ont le sentiment de retourner au « combat » voire dans une jungle, peut-être est-il important d’apprendre à ne plus juger et à ne plus condamner, d’être plus modeste, un peu sceptique et un peu résigné.
C’est tout ce que je vous souhaite pour cette rentrée : vous y gagnerez sûrement en sérénité. Le héros du livre y est parvenu. Vous y arriverez !