Un extrait du livre de Jim Collins : « De la performance à l’excellence » (Village Mondial, 2006)
Jim Collins est un chercheur américain qui étudie les grandes entreprises. Il s’est fait connaître dans les années 9à par son livre « Bâties pour durer » : comment des entreprises savent capitaliser sur les atouts qui favorisent leur succès.
Dans son livre « de la performance à l’excellence », il s’intéresse à des sociétés moyennes qui, sans grand tapage médiatique, ont su se créer de solides positions sur le marché.
Sans entrer dans le détail de sa démarche, je vous propose d’étudier quelques traits qui me paraissent intéressants, parce que décalé par rapport aux clichés médiatiques.
Cette semaine : le leader de niveau 5.
Nombre d’entreprises connaissent des succès grâce à l’œuvre d’un dirigeant ou d’une équipe dotés d’une détermination féroce sur le plan professionnel et d’une grande humilité. Nous sommes loin des clichés de patrons charismatiques, à l’ego surdimensionné. . Pour Jim Collins, il y a une hiérarchie à cinq niveaux dans le leadership :
- Le niveau 1 concerne un individu très capable qui apporte une contribution productive grâce à son talent, son savoir, ses compétences, et de bonnes méthodes de travail. C’est le leader solitaire
- Au niveau 2, il sait se fondre dans une équipe en mettant efficacement, ses capacités individuelles au service de la réalisation d’ensemble d’objectifs et de travaux au sein du groupe.
- Le niveau 3 caractérise le chef compétent, dans le sens « général en chef » : il sait organiser les moyens et les hommes en vue de la poursuite réelle et efficace d’objectifs prédéterminés.
- Le niveau 4 est proche de la définition du leader visionnaire. Il a l’art de catalyser l’engagement de tous en poussant à l’atteinte de niveaux de résultat élevés
- Enfin, le niveau 5, lui, édifie l’excellence durable grâce à un mélange paradoxal d’humilité et de volonté.
Pourquoi ce type de leader réussit si bien ? Un tel leader permet en effet à ses collaborateurs de donner toute leur mesure, au contraire de leaders charismatiques qui ont souvent tendance à « écraser » les équipes qui les entourent. Attention à ne pas confondre discrétion et faiblesse. Les PDG étudiés par Jim Collins ont tous une très forte ambition pour leur entreprise, et une volonté inébranlable de mettre en œuvre les décisions qu’ils croient nécessaires pour son avenir.
Dans ce contexte, ils savent s’entourer de responsables de haut niveau avec une forte personnalité, à la différence de patrons charismatiques souvent entourés (volontairement ou non) de bons exécutants.
Si les réunions de comités de direction sont souvent le lieu de débats passionnés, de tels leaders savent se distinguer par leur capacité à faire mettre en action les décisions d’une manière disciplinée.
C’est peut-être la qualité de cette équipe de direction qui prime en termes de contribution aux résultats.
Cela ne suffit pas en soi (nous y reviendrons dans les prochaines semaines), mais c’est déjà une condition nécessaire.