Connaissez-vous Lippi ? Né à l’époque de Donatello et de Botticelli (qui fut son élève), Lippi fut un grand peintre à son époque. Savez-vous qu’il fut un remarquable gestionnaire de ses talents ?
Tous les artistes de Toscane, de Rome, de Sienne lui doivent une éternelle reconnaissance. Tout ce qui, un jour, s’honore ou s’honorera du nom d’artiste le lui doit et le lui devra. Grâce à Lippi, les peintres ont acquis de « faire payer le pinceau ». Faire payer le rêve ! L’imaginaire ! L’inquantifiable ! Facturer le talent en plus du travail !
« A moi, tu me donnes juste de quoi ne pas mourir de faim. Et encore, si j’ai peu d’appétit, mais mon pinceau ! Avec quoi crois-tu que je le nourris ? Avec des rêves de ventre bien rempli ! Les ventres qui crient famine ne rêvent que de poulets rôtis ! Et tu veux des Madones, pas des saucisses ! Dis-le à mon pinceau ! Lui ne comprend que le langage des florins ! ».
Lâchée un jour de colère, l’expression est restée : « faire payer le pinceau ». ! Lippi transforme l’humble artisan, mal payé, souvent à la tâche, en artiste rétribué pour son don. On gagne mieux sa vie quand le rêve est inclus dans le devis.
Et vous ? Etes-vous payé à la tâche ou savez-vous vendre votre créativité, votre originalité ?