valeurs

Nous sommes tous des Cariassus Auratus

Dans son livre « La physique des catastrophes » (Gallimard, 2007), Marisha Pessl imagine sa héroïne faisant un discours à l’occasion de son baccalauréat. Elle dit à ses condisciples :

« On n’accorde que peu d’importance au poisson rouge, le carassius auratus. Pourtant, celui-ci a une formidable leçon à nous enseigner. Vivre comme un poisson permet de supporter les évènements les plus difficiles.

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Et si votre chien était votre coach ?

  1. D’abord sa carte d’identité vous révèlerait qu’il n’est pas un loup domestiqué, mais a un ancêtre commun comme nous avec le singe.
  2. Ensuite, s’il vous parlait de sa méthodologie, il vous dirait qu’elle n’est pas basée sur la théorie de la dominance (cela est bon pour les animaux captifs), elle est plutôt basée sur la coopération. 
  3. Son approche est plutôt de favoriser des comportements opportunistes qui favorise plus l’apaisement que le conflit. 
  4. Il est un adepte du langage corporel et vous observera : cela en dit plus que vos paroles. 
  5. Tout comme nous, il est épris de liberté (la pyramide de Maslow s’applique à lui). Il cherchera à comprendre et déconstruire vos représentations, notamment sur ce qui vous stresse. 
  6. Son but est de s’apaiser et d’apaiser l’autre. 
  7. Au final, tout un programme basé sur l’attachement aux autres. 

Plein de choses que nous avons à apprendre !

En bref, dans le coach canin, écoutez le chien plutôt que l’homme.

Adapté d’un article de Thot cursus

Comment remplir le vide ?

Qu’est-ce que le travail ? Avons-nous le droit et l’obligation de travailler, ou bien pouvons réclamer le droit à la paresse ? Autour de ce débat mi-politique, mi-médiatique, il m’est revenu en mémoire un livre qui, indirectement, nous donne quelques clés sur la question complémentaire : Et si nous ne travaillions pas, que ferions-nous ?   

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Dans son livre « La Préparation du roman, » (Seuil, 2015), livre qui reprend son cours au collège de France, Roland Barthes (1915-1980) fait une longue digression autour de ce dilemme : « Comment peut-on cesser d’écrire ? », avec tout ce que cela représente à la fois comme tentation et comme peur. 

Je transpose donc librement cette approche au travail. La fin librement consentie du travail peut d’abord être vécue comme un sabordage, le passage à un autre désir que celui d’écrire. Un exemple de cette déviation est celui de la grande démission actuelle, où de nombreuses personnes décident de trouver d’autres moyens de subsistance. 

Cela peut se traduire par un temps fait de loisirs où de voyages en lectures, le non-travailleur s’enrichit d’expériences sans autre but que l’ouverture au monde et aux autres. 

Il peut aussi, une autre étape, consacrer votre temps à du « bricolage », de menues tâches comme dessiner, jouer de la guitare ou bricoler. 

Au troisième niveau, dans cette gradation vers le Non-travail absolu, c’est la pure activité improductive, où le non-travailleur reste assis de longues heures sans rien faire, ni même souvent parler, le regard perdu dans le vide.  

Ce non-agir représente le vide intégral. Barthes cite deux vers zen pour symboliser cet état : « Assis paisiblement sans rien faire / Le printemps vient et l’herbe croît d’elle-même ». 

Et vous-même, si vous avez ou deviez-vous arrêter de travailler, quel niveau de non-travail choisiriez-vous ? 

En bref, comment remplir le vide de vos jours ? 

Qu’avons-nous perdu pour courir ainsi ?

Un Duc, riche puissant, convoqua de nombreux peintres pour faire décorer les murs de son palais et leur donner des indications. Tous les artistes ainsi réunis se lancèrent dans une sorte de course à l’action : sortir leur pinceau, déplier leur tapis, poser leur encrier et se mettre à peindre.
Sauf un, qui rentra chez lui.

Le Duc, intrigué, envoya l’un de ses serviteurs suivre ce « rebelle » jusque dans sa maison, ou il le trouva assis en position de méditation face à la fenêtre, contemplant la nature. Lire la suite

Lectures d’été : l’arbre de l’oubli

Au Bénin, dans la ville portuaire d’Ouidah, durant quatre siècles , des milliers d’hommes , de femmes et d’enfants ont été capturés dans les pays alentour et conduits dans cette ville

Ceux qui étaient trop faibles pour faire le passage du Milieu étaient enterrés vifs.

Les autres, avant d’être traînés, poussés ou balancés sur ces grands bateaux qu’on appelait des négriers, participaient à un rituel d’oubli. Lire la suite

Lectures d’été : qu’est-ce que l’identité ?

Qu’est-ce que l’identité ? En tant qu’être humain, nous évoluons au cours de notre vie. Nos cellules sanguines sont renouvelés tous les sept ans, nos neurones meurent et d’autres naissent… bref, beaucoup de choses changent. Sommes-nous toujours le même ?

Dans son livre sur l’intelligence artificielle, l’auteur parle du bateau de Vasco de Gama dont on change régulièrement les planches de bois. Est-ce toujours le même bateau ? Et si à la fin le bateau a été petit à petit entièrement renouvelé, est-ce toujours le même ? Et si quelqu’un qui aurait conservé toutes les planches d’origine reconstruisait avec un nouveau bateau, serait-ce un nouveau bateau ou le bateau originel ?

Cette réflexion philosophique est ancienne ; En voici son historique. Lire la suite

Retour à l’essentiel

La période des vacances est une occasion de revenir à l’essentiel. Voici un très beau texte trouvé dans le livre d’Alice Walker, la couleur pourpre, (Robert Laffont, 2016), Prix Pulitzer en 1983. Une partie de son histoire se passe en Afrique, dans une tribu fictive, les Olinka.

Les habitants de ce village pensent qu’ils ont toujours vécu à l’endroit exact où se trouve aujourd’hui leur village. Et cet endroit a été bon pour eux. Ils y plantent du manioc, des arachides Ils plantent de l’igname, du coton et du millet. Toutes sortes de choses. Lire la suite

Les 100 derniers jours…

Il y a de nombreux témoignages sur les 100 premiers jours lorsque l’on prend un emploi et /ou un nouveau poste. Il y a peu de choses sur les 100 derniers jours avant un changement de poste, de situation, voire de retraite.

Quelques soient les situations dans lesquelles vous quittez votre emploi (volontairement ou non), il y a en jeu à la fois une satisfaction morale, un effet d’image que vous laissez derrière vous et sur le plan de la transmission du savoir, le sentiment de l’utilité que l’on avait en assurant une continuité dans le temps. Lire la suite