2015

Etes-vous un artiste « ready-made » ?

Fiac 1 (1)

Promenade à la Fiac cette semaine. Mon regard a été arrêté par ces affiches. De quoi s’agit-il ? De 1987 à 1993, Philippe Thomas (1951-1995) a proposé aux collectionneurs de s’investir totalement dans un projet artistique qui leur serait livré clé en mains, une œuvre dont ils devenaient les auteurs à part entière et qui les faisaient rejoindre les grands catalogues et les programmations des musées. Les affiches ci-dessus font partie de la campagne de la filiale américaine.

Le texte était alléchant : « Amateur ou professionnel passionné des choses de l’art, collectionneur soucieux de vous investir totalement dans un projet artistique ambitieux, nous avons mis au point, pour vous, un programme[… ] Avec nous, vous trouverez toutes les facilités pour laisser définitivement votre nom associé à une œuvre qui n’aura attendu que vous, et votre signature, pour devenir réalité. Œuvre, dont vous deviendrez l’auteur à part entière, vous fera rejoindre les plus grands aux catalogues et programmations des meilleurs musées, galeries ou collections privées.    Lire la suite

Les trois chaises

250px-1854_Walden_byThoreauWalden ou la Vie dans les bois (titre original Walden; or, Life in the Woods) est un récit publié en 1854 par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862). Le livre raconte la vie que Thoreau a passée dans une cabane pendant deux ans, deux mois et deux jours, dans la forêt jouxtant l’étang de Walden

Plus d’un siècle plus tard, Walden reste une œuvre phare de la littérature américaine (il est étudié dans les lycéesaux USA). La pensée moderne voit également en Walden le roman de la conscience environnementale. Ici un exemple avec les trois chaises. Lire la suite

Management à la japonaise : la vision de Murakami

Lincolore

Nous avons parlé la semaine dernière du management à la sicilienne basé sur la peur. Voici un extrait du dernier livre d’Haruki Murakami (L’incolore Tsuruku Tazaki, 10/18, 2015), un grand connaisseur de la société japonaise.

Au fil de l’histoire, le héros du livre va retrouver sa bande d’amis du lycée. 

Un de ses amis d’alors parle d’un de leurs amis communs :

Il a créé une société qui propose des formations en management intitulées « créatives-business-séminars ». Ce sont des séances, plus ou moins improvisées, de léger lavage de cerveau, destinés à former de bons soldats des entreprises.  À la place des textes sacrés, on utilise des manuels, à la place de la révélation ou du paradis, on vous promet la réussite ou de gros salaires annuels. C’est la nouvelle religion d’une époque pragmatique. Mais cette religion est dépourvue de transcendance, et tout y est chiffré correctement. C’est parfaitement clean, et facile à comprendre. Toutes les théories et les valeurs qui sont prônées là-dedans n’ont que cette objectif. Lire la suite

Hausse des salaires : êtes-vous égalitaire ou équitable ?

Longue queueLa grande majorité des organisations évaluent leurs employés sur une échelle de 1 à 4 ou 5. Bien plus, pour permettre une certaine « rationalité » et équité du système, le pourcentage de notes hautes (et basses) est contingenté. Tout se ramène à l’utilisation d’une courbe en cloche, appelée loi normale ou courbe de Gauss.

Satisfaisant sur le plan rationnel, cette approche a des limites

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Notre cerveau a des limites

Votre cerveau au bureau
Nous rêvons d’être efficace non-stop, de gérer plein de projets et d’être flexible (et d’avoir de tels collègues ou collaborateurs).
Pas de chance ! Notre cerveau a des limites. En fait, les tâches autres que répétitives se font dans le cortex préfrontal qui ne représente que 5% du cerveau et est énergivore.
Bien plus, les dernières études montrent que le cerveau est monotâche (pas de différence homme-femme) : le cerveau ne pense à qu’une seule chose à la fois. Et même si vous avez l’impression de faire plusieurs actions en même temps, c’est plus de l’ordre du réflexe et se traduit par une baisse de la qualité fournie. Au final, cela conduit à l’épuisement mental.

Comment faire pour éviter cela ? Quelques conseils de l’auteur.

1. Organisez vos priorités quand vous avez l’esprit frais
2. Visualisez vos tâches. Le cortex visuel est moins gourmand en énergie que le cortex préfrontal et évite de tirer sur ce dernier, d’où une augmentation de votre capacité à réfléchir.
3. Décomposez votre journée en période de temps et favorisez les tâches complexes quand vous avez l’esprit frais.
4. A ces moments-là, éliminez les distractions, y compris la musique.
5. Utilisez tout votre cerveau (dans ses deux dimensions : rationnel et émotionnel). Les problèmes qui vous paraissent difficiles à résoudre le sont souvent parce que vous êtes trop concentré sur la manière de le résoudre. L’auteur présente une étude qui démontre que 40 % du temps, les personnes résolvent leurs problèmes de façon logique alors que dans 60 % des cas, la solution est apportée par une intuition. Il en est de même en période de stress où vous verrouillez une partie de votre cerveau.
6. Enfin, accordez-vous des temps de rêverie. Une étude de l’Université de Colombie Britannique démontre que rêvasser stimule et accentue l’activité du cerveau.

Vous le saviez déjà ? Super…et vous le pratiquiez ?

Savez-vous identfier vos cordes à singes ?

Moby dick

Moby Dick est le livre emblématique du romancier américain Herman Melville (1819-1891). Il raconte la course à travers le monde du capitaine Achab pour trouver et tuer le cachalot Moby Dick. Au-delà de cette histoire, le livre contient nombre de chapitres autour de l’histoire des baleines et cachalots, de la pêche  et des baleiniers et de tous les outils et techniques à ce sujet. Parmi ceux-ci, un texte autour de la corde à singe. Le narrateur est un des marins. Il assiste ici un des harponneurs qui travaille sur le dos d’une baleine qui a été tuée et accrochée au bateau.     

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Le talent et l’excellence vus par Orhan Pamuk

Mon nom est rougeDans son livre « Mon nom est rouge », Ohran Pamuk (Turc né en 1952, prix Nobel de littérature 2006) fait dialoguer au XVIe Siècle un ambassadeur ottoman, fasciné par l’art européen et notamment vénitien (expression des visages, utilisation de la perspective), et un miniaturiste ottoman, gardien de la tradition artistique perse.

L’ambassadeur : « Fais-moi le dessin de la mort.

– Je ne saurais, n’ayant vu de dessin de celle-ci, moi-même dessiner celle-ci à mon tour.

– Tu n’as tout de même pas besoin, pour peindre quelque chose, de l’avoir déjà vu en peinture ! Lire la suite