Comment s’en sortir d’une négociation apparemment impossible, où les protagonistes campent sur leur position ? Muriel Jasor, rédactrice en chef des Echos Executives, a publié le 21 avril une chronique à ce sujet en s’appuyant sur des approches d’experts.
« La SNCF, Air France, les universités… Pas facile de sortir d’un statu quo. Omniprésente dans nos vies professionnelle et personnelle, la négociation repose sur un certain nombre de règles. La première d’entre elles est que négocier ne s’improvise pas. S’asseoir à la table des négociations nécessite une sérieuse préparation, de la souplesse d’esprit et surtout une bonne connaissance de soi et de l’autre en face, car jamais rien ne se passe comme prévu. Autant donc ajouter une bonne dose de sang-froid, car, le plus souvent, c’est la peur qui fait tout échouer.
Les messages sont capitaux, mais l’important réside dans la qualité des rapports entre les partenaires. Mais que faire quand les interlocuteurs restent campés sur leur position et que toute évolution semble impossible ? « Recourir aux solutions bizarres », lit-on dans l’ouvrage sur la négociation, publié chez Dunod, des experts en management et stratégie Patrice Stern et Jean Mouton. Autrement dit, créer une situation nouvelle à laquelle le camp d’en face n’est pas préparé.
L’idée serait d’aller sur le terrain de la partie opposée, après en avoir finement analysé les contours, et de lui redonner temporairement du pouvoir. Une concession susceptible, par la suite, d’être échangée contre un avantage. Cette technique de négociation s’inspire des compétitions de judo, où on déstabilise l’adversaire avant d’engager la prise qui va le faire tomber. Les experts en management, qui l’assimilent aussi à la stratégie de non-violence de Gandhi, la jugent redoutablement efficace en situation de blocage absolu. »
Pour moi, le judo, par sa souplesse et la prise en compte des énergies dépensées par l’autre, offre un meilleur rendement que la boxe (à utiliser si vous êtes en position de force).