Quatre leçons de management à l’indienne

Vineet Nayar, alors patron d’HCL (SSII indienne) a renversé les dogmes du management en 2010 avec son livre Les employés d’abord, les clients ensuite (Employees First, Customers Second).

Aujourd’hui, retiré du business, il consacre son temps et son argent à transformer radicalement l’enseignement primaire en Inde.

Vineet Nayar a une définition spécifique du leader. Partant du principe que « les gens n’ont ni besoin ni envie d’être gérés, mais d’être inspirés, un leader est la personne qui vient avec une idée qui galvanise les autres ». Pour y parvenir, il faut avant toute chose « offrir le meilleur de soi-même avant de pouvoir pousser les autres à en faire autant ».

C’est en étant capable de prendre des risques, de défier sa propre logique et de surmonter ses échecs, que chacun peut offrir le meilleur de soi-même. Reste à créer une culture de l’innovation permettant à tous les membres d’un projet de donner également le meilleur d’eux-mêmes.

À ce stade, Vineet Nayar identifie quatre mantras.

Le premier est volontairement provocateur : « La réussite d’un projet ne résulte pas de l’insatisfaction de son leader mais du mécontentement général de tous ses participants. » Ce qui importe est à la fois de reconnaître les problèmes et de recruter beaucoup de « plombiers », dont la motivation est de réparer les fuites. Car les frustrations sont autant de raisons de changement et les fuites autant d’opportunités d’innover.

Le second est fondateur : « Une culture de la confiance survit aux idées, clients, employés et actionnaires. Il s’agit de l’ingrédient-clé pour parvenir aux performances exceptionnelles. »  Pour établir une culture de la confiance, il faut « considérer chaque membre de l’équipe non pas comme un individu isolé, mais comme un membre de la famille ».

Le troisième mantra est organisationnel :  comment fédérer dans une même direction des expérimentations réalisées isolément ? L’auteur recommande d’adopter des structures collaboratives et horizontales, et d’en finir avec le « management des projecteurs » qui consiste à se focaliser exclusivement sur les priorités.

Enfin, le quatrième précepte est mystique : générer la foi en un objectif commun qui permet de transférer la responsabilité du changement. « Les gens confondent le sens avec la responsabilité sociétale. Le sens, c’est comment créer de la valeur. Il doit être ressenti par chaque acteur, chacun doit pouvoir y contribuer et il est un formidable levier de confiance. » 

Vous savez tout cela bien sûr ! Et vous le pratiquez ?