J’ai été au salon Learning technologies début février et je partage avec vous quelques mini-conférences qui m’ont interpellé. La première est celle de Woonoz.
Transférer du savoir est une chose, le mémoriser et surtout s’en servir en est une autre. L’apprenant adulte à qui on fait ingérer (de gré ou de force) du savoir se pose en général la question de savoir « qu’est-ce qu’il y gagne ».
En effet, apprendre quelque chose de nouveau nous oblige à sortir de notre zone de confort, demande un effort, avec à la clé le risque de ne pas y arriver. Cette dernière pensée fait souvent resurgir des souvenirs scolaires (des matières ressenties comme ardues, des échecs…). Alors…
Alors, bien sûr, vous pouvez mettre une forte pression avec la menace de la perte d’un emploi, d’une déclassification, … mais l’usage de la « bombe atomique » en matière de dissuasion est plutôt à garder en dernière extrémité.
Après tout, il y a de bonnes raisons d’apprendre de nouveaux savoirs : les technologies évoluent, les demandes des clients changent ou les contraintes environnementales ne vous laissent pas le choix.
Donc il vaut mieux prendre les choses du côté positif et donner de bonnes raisons d’apprendre. Celles-ci sont variées. Toutes fonctionnent, mais pas auprès du même type de personne.
Il faut pour cela s’intéresser aux théories de la motivation. Elles sont nombreuses avec des grilles de lecture différentes. Nous retiendrons ici celle de Richard Deci sur la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque. Nous avons en nous ces deux sources de motivation, mais il y en a toujours une qui est plus forte
La motivation est dite extrinsèque lorsqu’elle vient de l’extérieur : certaines personnes sont sensibles aux honneurs (diplômes), aux compétitions, aux gains (de l’argent à la reconnaissance officielle)…
Vous retrouvez là les caractéristiques des concours de commerciaux. Seulement, si cette motivation est utilisable lorsqu’il s’agit d’objectifs de vente, cela est plus difficile dans le cas d’acquisitions de savoir-faire techniques ou administratifs.
Dans ce dernier cas, il est plus utile de faire appel à la motivation est intrinsèque. Celle-ci vient de la personne elle-même : cela peut être lié au goût de la perfection (en savoir toujours plus) ou au plaisir de travailler en équipe (et donc en savoir autant que les autres.
Si votre grille de critères fait que si vous estimez que l’acquisition de tel ou tel savoir développe votre compétence ou vous permet d’accomplir quelque chose de positif pour vous ou les autres, vous êtes plutôt orienté « intrinsèque ».
Des éloges ou le sentiment d’appartenance à une équipe augmenteront votre motivation. Une récompense pécuniaire en réduira l’effet (étonnant, mais vrai).
Comment développer cette motivation intrinsèque ? il s’agit de travailler sur la perception de l’activité à réaliser en en rendant l’acquisition intéressante et motivante et en jouant sur des leviers comme la curiosité, la coopération ou la reconnaissance.
Cela suppose un sachant motivé pour transmettre, des conditions pour créer une ambiance favorisant le partage et un mode de transfert bien adapté à l’apprenant. Cela nécessite du temps pour le sachant pour peaufiner son mode de transfert, un système de reconnaissance associé, …
Simple ? C’est ce qui se passe chez vous ? Tant mieux !