Je vous ai parlé ces dernières semaines de l’importance de la sieste, et plus globalement de la prise de recul, et de la métaphore du tramway, qui souligne le besoin d’un travail quotidien d’amélioration.
En réponse à certains commentaires empreints de scepticisme, je voudrais compléter ces approches en vous parlant du « paradoxe de l’adaptabilité » où nous pouvons avoir tendance quand tout change, pour soi et autour de nous, à rester collé à ce que nous savons faire au lieu d’apprendre et de tirer parti du changement.
Lors d’une étude de la Harvard Business Review (février 2021) basée sur 1500 personnes issues de 46 pays différent, 85% des sondés ont vu récemment leur bien-être décliné, sous les effets de la surcharge de travail et de pressions liées à l’effet Covid notamment. Bien plus, 62% estiment s’approcher du burnout.
Même si nous semblons sortir de cette période Covid, nous savons que nous ne reviendrons pas en arrière et la pression va continuer à s’accentuer. Devons-nous alors continuer à courir de plus en plus vite jusqu’à épuisement ?
Heureusement, d’autres recherches montrent que des pauses délibérées atténuent cet effet anxiogène et facilitent l’acquisition de nouvelles compétences d’adaptation à notre environnement.
Ainsi une étude sur des jeunes professionnels du violon a révélé que ceux qui faisaient régulièrement des pauses, voire des siestes, plutôt que de travailler sans relâche sur leur instrument, non seulement apprenaient plus vite et obtenaient de meilleurs résultats, mais aussi étaient en meilleure condition physique et mentale.
De même, une grande majorité de responsables pensent qu’il faut toujours être joignable, voire limiter ses périodes vacances. Mais les études révèlent le contraire. D’abord, parce qu’un responsable, dispos et reposé est plus efficace et ensuite, parce que l’exemple est contagieux. Une étude publiée par Kennedy Fitch indique une nette amélioration dans l’efficacité des collaborateurs et une plus grande implication lorsque les périodes de récupération sont prises.
Sortez donc du paradoxal « plus ça change, moins je change » : faites de l’exercice, prenez soin de votre alimentation, méditez, prenez des vacances et apprenez à décrocher.
Vous apprendrez mieux, plus vite et vos collègues et collaborateurs en profiteront.
Alors, vous commencez quand ?