Bienvenue Père Noël !

Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Voilà l’histoire à l’origine du Père Noël ou comment un petit conte dans un quelconque journal va être appelé à lancer un mouvement mondial de joie et… de commerce. Je souhaite qu’un de vos écrits ait la même prospérité.

Ce tout premier conte du Père Noël, d’après Clément Clarke Moore, a été publié pour la première fois dans le journal Sentinel, de New York, le 23 décembre 1823. Le dessin ci-dessus est l’une des premières représentations imagées du Père Noël (dessin de Robert Weir en 1838). 

C’était la nuit avant Noël, dans la maison tout était calme. Pas un bruit, pas un cri, pas même une souris !

Les chaussettes bien sages pendues à la cheminée attendaient le Père Noël. Allait-il arriver ?

Les enfants blottis dans leur lit bien au chaud rêvaient de friandises, de bonbons, de gâteaux.

Maman sous son fichu, et moi sous mon bonnet et tous prêts à dormir toute une longue nuit d’hiver.

Dehors, tout à coup, il se fit un grand bruit !

Je sautais de mon lit, courais à la fenêtre, j’écartais les volets, j’ouvrais grand la croisée.

La lune sous la neige brillait comme en plein jour.

Alors, parut à mon regard émerveillé, un minuscule traîneau et huit tout petits rennes conduits par un bonhomme si vif et si léger qu’en un instant je sus que c’était le Père Noël !

Plus rapides que des aigles, ses coursiers galopaient, lui il les appelait, il sifflait, il criait :

« Allez Fougueux, allez Danseur, Fringant et puis Renarde, En avant Comète ! Cupidon en avant, Tonnerre, Éclair, allons, allons Au-dessus des porches, par-delà les murs ! Allez ! Allez plus vite encore !« 

Comme des feuilles mortes poussées par le vent, passant les obstacles, traversant le ciel, les coursiers volaient au-dessus des toits, tirant le traîneau rempli de jouets

Et, en un clin d’œil, j’entendis sur le toit le bruit de leurs sabots qui caracolaient. L’instant qui suivit le Père Noël d’un bond descendait par la cheminée.

Il portait une fourrure de la tête aux pieds, couverte de cendres et de suie, et, sur son dos, il avait une hotte pleine de jouets comme un colporteur avec ses paquets.

Ses yeux scintillaient de bonheur, ses joues étaient roses, son nez rouge cerise, on voyait son petit sourire à travers sa barbe blanche comme neige.

Un tuyau de pipe entre les dents, un voile de fumée autour de la tête, un large visage, un petit ventre tout rond qui remuait quand il riait ; il était joufflu et rebondi comme un vieux lutin. Je n’ai pu m’empêcher de rire en le voyant et d’un simple clin d’œil, d’un signe de la tête il me fit savoir que je ne rêvais pas : c’était lui !

Puis, sans dire un mot, il se mit à l’ouvrage et remplit les chaussettes. Il se retourna, se frotta le nez et d’un petit geste repartit par la cheminée.

Une fois les cadeaux déposés, il siffla son attelage, puis reprit son traîneau et les voilà tous repartis plus légers encore que des plumes

Et dans l’air j’entendis avant qu’ils disparaissent : « Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit« 

Un petit point d’histoire : le Père Noël va concurrencer ou prendre la place de Saint Nicolas qui est représenté avec une grande barbe et une cape de couleur rouge. Cette légende de saint Nicolas se greffe sur le mythe germanique du Dieu Odin, capable de voler dans les airs sur son cheval à huit pattes… Ce qui va inspirer le fameux traîneau du Père Noël, tiré par huit rennes.