Un biologiste de l’évolution de l’Université de Purdue (USA), William Muir voulait savoir ce qui pourrait rendre ses poules plus productives. Les poules vivant en groupes, il sélectionna un petit groupe moyen et le laissa tranquille pendant six générations.
Il créa ensuite un second groupe avec les poules les plus productives, appelé les « Super-Poules », et où, à chaque génération, il y sélectionnait les plus productives pour la reproduction.
Après six générations, que découvrit-il ?
Eh bien, dans le premier groupe, les poules moyennes allaient très bien. Elles étaient toutes dodues et pleines de plumes et la production avait incroyablement augmenté.
Qu’en était-il du deuxième groupe ? Toutes sauf trois étaient mortes. Elles avaient tué les autres à coups de bec. Les poules productives avaient réussi simplement parce qu’elles avaient réduit la productivité des autres.
Quels constats en tirer ?
Lorsque tout le monde est sur un pied d’égalité, la productivité est élevée, mais dès qu’il y a une hiérarchie – dès qu’il y a des managers imposés – ou une compétition entre les collaborateurs, les choses peuvent mal tourner parce que tous ne considèrent pas que leur rôle est de faciliter la vie des autres. Certains démontrent LEUR productivité en interférant avec la productivité des autres.
Et si votre organisation est basée sur le modèle où on pense réussir en sélectionnant les superstars, les plus brillants et en leur donnant toutes les ressources et tout le pouvoir, le résultat est souvent le même que dans l’expérience de William Muir : agressivité, dysfonctionnement et gâchis.
Or, notre système économique est basé sur le modèle Super-Poule. On nous a toujours dit que pour avancer, il fallait être en compétition : aller dans la bonne école, avoir le bon travail, et viser le sommet.
Cela ne signifie pas a contrario qu’il faille casser la hiérarchie : les poules ont une hiérarchie qu’elles créent entre elles, plutôt qu’une hiérarchie qui leur est imposée.
Et chez vous, comment cela se passe-t-il ?