héros

Le sentier de la vie

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès d’un Vieux Sage.

 « Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie », demanda le Prince.

 « Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d’entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t’en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi. »

 Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le sentier de la Vie.

 Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire :

 « CHANGE LE MONDE ».

« C’était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas. »

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l’apaisement du cœur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d’autres lui résistèrent.

 Bien des années passèrent.

 Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon  pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n’en dépend pas ». « C’est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise. » Et il disparut.

 Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire :

 « CHANGE LES AUTRES ».

 « C’était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d’amertume et de frustration. »

Et il s’insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.

 Un jour, alors qu’il méditait sur l’utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince,  que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n’en sont que le révélateur ou l’occasion. C’est en moi que prennent racine toutes ces choses. »

« Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu’ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit  reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t’enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir. » Et le Vieil Homme disparut.

 Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots :

 « CHANGE-TOI TOI-MEME ».

 « Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c’est bien ce qui me reste à faire, » se dit-il.

Et il entama son 3ème combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.

 Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, qu’il y a en nous des choses qu’on peut améliorer, d’autres qui nous résistent et qu’on n’arrive pas à briser. »

« C’est bien, » dit le Sage.

« Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ?

Quand trouverai-je le repos ? J’ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise. »

« C’est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d’aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru. » Et il disparut.

 Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s’aperçut qu’elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait :

 « ACCEPTE-TOI TOI-MEME. »

 Le Prince s’étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu’il avait franchi la porte la première fois, dans l’autre sens. « Quand on combat on devient aveugle, se dit-il. » Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu’il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s’aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.

 Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu’as-tu appris sur le chemin

« J’ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c’est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J’ai appris à m’accepter moi-même, totalement, inconditionnellement. »

« C’est bien, dit le Vieil Homme, c’est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème  porte. »

 A peine arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut :

 « ACCEPTE LES AUTRES. »

 Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu’il avait aimées comme celles qu’il avait détestées. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l’avait tellement gêné et contre quoi il s’était battu.

 Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. « Qu’as-tu appris sur le chemin ? » demanda ce dernier.

J’ai appris, répondit le Prince, qu’en étant en accord avec moi-même, je n’avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d’eux. J’ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement. »

« C’est bien, » dit le Vieux Sage. C’est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

 Arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut :

 « ACCEPTE LE MONDE. »

 Curieux, se dit-il, que je n’aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu’il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l’éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C’était pourtant le même monde qu’autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?

 Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda. « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit  pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idée que je m’en faisais. J’ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement. »

C’est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde. » Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l’habita. « Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence. »

 Et le Vieil Homme disparut.


Conte de Polynésie : des fleurs pour la toux

C’est les vacances!  Alors,  place aux contes pour les trois semaines à venir !

Lorsqu’elle vint voir le guérisseur Tiurai, la mère de de Tevane était inquiète : son fils de 16 ans toussait. Cela l’épuisait et il ne sortait plus de la maison.

Tiurai demanda à le voir. Tevane vint le jour suivant. Le guérisseur le fit attendre tout le jour tout en l’observant. A la fin de la journée, Tiurai lui donna une prescription, à savoir aller cueillir certaines fleurs dans la montagne. Tevane les connaissait car il parcourait la montagne depuis tout petit avec son père qui récoltait des bananes sauvages. Il avait l’habitude de porter de lourdes charges (pour son âge) jusqu’à ce que la maladie l’empêche. Aujourd’hui, il voyait, avec tristesse, ses amis être capable de porter de plus lourdes charges encore et cela le minait. Tiurai le renvoya chez lui en lui demandant de suivre son traitement de fleurs pendant douze jours. Le principe en était simple : aller cueillir une des fleurs, la humer, puis se reposer deux jours et recommencer avec une autre fleur.

Le treizième jour, il revint. Tiurai lui donna une nouvelle prescription : aller cueillir des fleurs de bananiers sauvages et s’en faire des décoctions tièdes en alternant à nouveau des plages de traitement et des plages de repos.

Au bout de trois semaines, Tevane revint voir le guérisseur qui le félicita pour avoir respecté le traitement.  Tiurai lui donna l’ordre d’aller chercher des régimes de bananes sauvages dans la montagne,  en commençant par en prendre deux, puis progressivement augmenter la charge, à raison d’un régime de plus par semaine.

Arrivé à six régimes (la charge qu’il portait autrefois), le jeune homme revint voir le guérisseur et constata qu’il ne toussait plus. Le guérisseur lui donna une dernière recommandation : «durant six semaines, continue à porter les six régimes de banane, puis augmente la charge suivant tes forces et non suivant tes orgueil. Ne rentre plus en compétition avec tes amis et tu seras guéri. »

Quelques mois plus tard, la mère de Tevane vint  remercier le guérisseur : son fils portait maintenant dix régimes et ne toussait plus.

Tiurai est-il un médecin, un charlatan ou un sorcier ?

En fait, il avait compris que le jeune homme avait besoin de reprendre confiance en ses capacités. Pour cela,  il l’envoya chercher des fleurs à des altitudes croissantes. Il l’obligea à alterner exercices et repos. Tuvane reprit ainsi progressivement ses forces et écouta plus son corps, ce qui lui permit de se muscler et de porter des charges de plus en plus lourdes.

Tiurai estimait que la rivalité faisait naître la compétition entre les hommes. Toutefois, chacun doit être attentif à ce qu’il est pour ne pas se laisser emporter par les paroles des autres.

Et vous, vous écoutez-vous ?  

Vous aimez les approches métaphoriques ? Retrouvez-moi chaque semaine sur  http://dalettres.blogspot.fr/

Vous êtes un héros !

En 1948, Joseph Campbell, professeur américain, passionné de mythologie, publie « Le héros aux mille et un visages* » dans lequel il explique que dans tous les contes et mythes à travers le monde, on retrouve un modèle similaire de développement en un cycle de douze étapes.

Ces douze étapes peuvent se résumer :

  1.  L’appel de l’aventure
  2. Le refus de l’appel
  3. La rencontre avec le Mentor (= l’aide surnaturelle)
  4. Le passage du premier seuil
  5. Les tests, les alliés et les ennemis (= le chemin des épreuves)
  6. L’approche (= passage du second seuil : accès à un lieu hautement périlleux)
  7. L’épreuve suprême (= la rencontre avec la déesse, la femme tentatrice et la réunion au père)
  8. La récompense (le don suprême)
  9. Le chemin du retour (= le retour)
  10. La résurrection (= le refus du retour, la fuite magique, la délivrance venue de l’extérieur)
  11. Le retour avec l’élixir (= le passage du seuil au retour, le maître des deux mondes, et libre devant la vie).

 Dès que vous lisez ces lignes, vous y retrouvez non seulement de nombreuses légendes du passé, mais aussi nombre de scénarios de romans d’aventure ou de films d’aujourd’hui.

 En quoi cette approche est-elle intéressante pour vous dans un cadre de développement personnel ?

Quatre raisons

  1. Elle fait de chacun d’entre nous un héros qui peut vivre pleinement son aventure et non par le truchement des autres ou des médias. Bien sûr, la majorité d’entre nous ne sont pas intéressés par la quête du Graal, mais le voyage du héros, c’est déjà celui de vouloir réaliser pleinement sa vie privée / professionnelle, ce qui suppose beaucoup de courage.
  2. Elle vous donne la permission de sortir du cadre « ordinaire », en comprenant les peurs associées et en vous donnant des conseils : ainsi, les personnes qui souhaitent changer leur carrière professionnelle passent ainsi par de telles étapes et le rôle du mentor est important.
  3. Elle donne un cadre structuré pour analyser son « voyage ». Un exemple : Il ne suffit pas de réussir, mais encore faut-il perdurer dans le temps.
  4. Enfin, elle développe la confiance en soi du héros  qui apprend à s’autonomiser et à se préparer à d’autres voyages dans le temps. Une carrière professionnelle est faite de plus en plus souvent de ruptures et de changements, parfois volontairement et souvent du fait de changements dans l’environnement.

Et vous ?   A quelle étape de votre voyage êtes-vous ?

*Joseph Campbell, Le héros aux mille et un visages, J’ai Lu, 2013    

 

Six secrets pour bâtir sa carrière

Il y avait, avant, les carrières en entreprise, stables, solides, bâties sur des acquis et celles du monde du spectacle où la réussite et le succès sont remis en cause à tout moment et où tout semble bâti sur du sable.  C’était avant, parce que maintenant,  les parcours en entreprise ressemblent beaucoup à celles du show business : beaucoup d’appelés et peu d’élus,des succès rapides et des chutes aussi imprévisibles .

Dans ce contexte, voici les conseils de Michael Emerson, acteur de théâtre et de cinéma, qui ne vit sa carrière décoller qu’après 40 ans.

  1. Se former n’est jamais une perte de temps : Cela l’a  conduit à réfléchir sur son métier, son travail et à analyser  profondément les textes. Il a ainsi développé une forte éthique de travail.
  2. Apprenez à encaisser les coups : dans son métier, le futur est toujours incertain. Alors, il reste concentré sur le présent, pour ne pas être stressé.
  3. Gardez une dose de mystère : il aime les personnages un peu mystérieux parce  qu’ils l’intriguent et lui font réellement s’intéresser à eux pour les comprendre.
  4. Placez la barre haute : il apprécie les situations à risque où lui et son interlocuteur jouent au chat et à la souris.
  5. Sortez de votre zone de confort : il a accepté des situations à risque qui l’ont poussé à sortir de sa zone de confort. La notion de risque, pour lui, n’est pas seulement physique, mais aussi émotionnelle.
  6. Ayez confiance en vous et vos capacités : évitez d’avoir une image négative de vous. Développez votre estime de vous-même et sachez reconnaître vos dons et compétences.

Bien sûr, tout cela est pour un acteur, pas pour un manager. Quoique…

Adapté d’un article de « backstage.com ».

Merci à Yohann B. pour avoir attiré mon attention.  

Qu’est-ce que le talent ?

Le magazine « Sciences Humaines » (avril 2014) a publié une interview approfondie de Pierre Michel Menger sur  : « Qu’est-ce qui fait le talent ? »

Il en ressort cinq conditions pour favoriser l’émergence et le développement durable du talent.

En préalable, Pierre–Michel Menger définit le talent  comme « un élément différentiel et non une propriété substantielle que l’on pourrait décrire et normer. » Le talent se traduit donc par une forme d’aptitude remarquable, d’excellence qui différenciera ceux qui en sont pourvus et ceux qui en sont moins pourvus.
Première condition : la prédisposition, le don, l’aptitude naturelle… Ce qui est intéressant, c’est que les prédispositions apparaissent assez tôt, mais que le différentiel d’aptitude dans un domaine donné (musique, peinture, communication, leadership…) entre les personnes détentrices d’un grand talent et celles qui en ont moins, n’est pas si important que cela. La prédisposition seule ou formulé différemment l’inné seul, n’expliquent pas l’émergence et le développement du talent. Ils y contribuent mais ils sont insuffisants.

Deuxième condition : bénéficier d’un environnement favorable. Si on se situe dans le monde de l’entreprise y-a-t-il une direction, un management, une culture d’entreprise…., qui œuvrent pour détecter et favoriser l’éclosion des talents ? Dispose-t-on de réseaux qui peuvent faciliter la mise en relation avec les personnes qui peuvent aider à exprimer ce talent ? Pour reprendre Pierre Michel Menger, disposer d’un environnement favorable permet de bénéficier « d’avantages cumulatifs » et « d’attribution de valeur ».
Troisième condition : être remarqué, bénéficier de retours positifs. C’est faire en sorte que les réussites, les succès soient remarqués par les autres (managers, collègues, partenaires, clients…) et fassent l’objet de feed-back positifs. Cette reconnaissance exprimée, cette « attribution de valeur », contribuent à renforcer la confiance en soi, la personne peut alors pousser son talent encore plus loin.

Quatrième condition : une capacité à vivre avec l’incertitude du résultat. Dès l’instant où l’on agit dans un monde en changement permanent, dans des activités où ce qui prédomine n’est pas la routine mais l’innovation, la création de différences, ça engendre une incertitude quant au résultat. Le talent suppose donc une capacité à se mettre en risques, en pari, en challenge, à accepter l’incertitude du résultat. Au niveau des organisations, il suppose l’acceptation d’un droit à l’essai et à l’erreur.

Cinquième condition : travailler et persévérer. Pas d’ancrage durable du talent sans un travail, un entraînement assidu. Comme le note Pierre Michel Menger : « Vous pouvez être extrêmement imaginatif, mais si vous n’êtes pas persévérant, c’est raté. »

En somme, les potentialités de talents manquent mois que les capacités à les révéler et à les faire grandir.

Merci à Marc-Alphonse Forget (ICF) qui attiré mon attention sur cet article  (http://goo.gl/xdGojt)

Surdoués : les borgnes sont-ils heureux au milieu des aveugles ?

Voilà un livre de Monique de Kermadec, psychanalyste qui s’est spécialisée sur cette population qui va vous interpeller. Intelligence exceptionnelle, QI élevé, raisonnement différent, aptitudes extraordinaires… Les surdoués ont, semble-t-il, tout pour réussir et être heureux. Pourtant, nombre d’entre eux souffrent. De leur différence, souvent mal vécue. D’un sentiment de décalage avec les autres. De difficultés à s’intégrer dans la société, qui ne les comprend pas toujours et qui a, à leur sujet, de nombreuses idées reçues…

Alors qu’ils représentent 2 à 5% de la population mondiale, certains ignorent d’ailleurs qu’ils sont surdoués. Tous n’ont pas été détectés enfants précoces et accompagnés pour développer leur don.

La vidéo ci-jointe de l’auteure de ce livre vous en donne les grandes lignes. Quelques mots ci-après pour vous donner d’en savoir plus

 

 

Mais d’abord qu’est-ce qu’un surdoué ? Quelqu’un qui se sent différent et qui le vit, à la fois, comme une chance et un handicap.

On associe très souvent le surdoué à son QI. En fait, cette intelligence cognitive n’en est qu’un aspect : il a trois formes d’intelligence : l’intelligence émotionnelle (ce qui le rend hypersensible), l’intelligence relationnelle (son empathie mais aussi son questionnement permanent ne lui facilitent pas les relations avec autrui) et sa créativité qui déroute son entourage.

Il en résulte que si le monde incompréhensible et difficile à vivre, lui-même se sent un martien et sa déception liée au mal-être se traduit par une colère intérieure.

Il va alors faire des efforts soit en se fondant dans le décor (et vivre encore plus mal), soit en évitant de montrer sa différence, soit en faisant des compromis (un moindre mal), soit enfin, en s’inscrivant à un club de surdoué (type Mensa) pour rencontrer des homologues.

Pour réussir à être heureux, il va lui falloir faire un travail sur lui-même (mieux se connaître, dépasser sa peur d’échouer, …) seul ou accompagné.

Il peut, pour y parvenir, ses atouts : énergie, sensibilité, créativité et sens des valeurs.

Laissons le mot de la fin  à Monique de Kermadec : pour réussir, un surdoué ne pourra pas faire l’économie de trois questions =

  • Qu’est-ce qui a un sens pour moi ?
  • Qu’est-ce qui me procure du plaisir ?
  • Quelles sont mes forces ?

Des questions qui n’interpelleront pas seulement les surdoués, mais aussi tout un chacun.

Pour des rues sans paroles ?

Un extrait d’un roman de Mo Yan (prix Nobel de littérature 2012). Dans ce livre, Mo Yan raconte la vie d’une famille chinoise de la campagne, depuis l’invasion japonaise jusqu’au néo-capitalisme d’aujourd’hui au travers des tribulations de son héros « Jintong ».

Un extrait du livre
A l’entrée de la rue des restaurants était accrochée une haute pancarte verticale sur laquelle il était écrit : « le silence est d’or. Ici, la bouche ne sert qu’à manger, pas à parler. Si l’on est capable de résister, on sera récompensé. » Les lampes rouges rutilaient, des fumées roses montaient en volutes, les patrons des étals lançaient des clins d’œil aux clients ou leur adressaient un signe : la rue toute entière était plongée dans une atmosphère de mystère et de cachotterie. Des groupes de garçons et de filles respectaient scrupuleusement l’interdiction de parler, dans une atmosphère étrange et joyeuse qui ne ressemblait ni à une mauvaise plaisanterie, ni à une situation cocasse. Jintong (le héros du livre) eut la profonde sensation que, dans cette rue silencieuse, les barrières étaient tombées entre les hommes. L’enjeu suprême consistait à s’autocontrôler consciemment afin de transformer sa bouche en une sorte d’organe à fonction unique qui n’attirerait aucun ennui.

Nous parlons beaucoup, nous voyons ce que nous voulons voir et nous écoutons peu. Quant à l’odorat et au toucher, ils sont presqu’au point mort dans notre univers professionnel.
Le texte ci-dessus me fascine parce qu’il attire notre attention sur notre mauvais usage des sens, notre gaspillage devrais-je dire ! Des expériences diverses comme les journées sans mail ou bien les restaurants dans le noir nous révèlent que nous utilisons mal notre attention.
Pourquoi ne pas instaurer un journée du silence (et nous parler par signes ou par affichette), une autre sur l’intuition, une autre encore sur… ce que vous voulez, mais dans tous les cas le but est de réapprendre à percevoir l’autre comme un tout, à le reconnaître, à l’écouter. Peut-être qu’à ce moment-là, comme pour Jintong, les barrières entre les hommes tomberont.

Vaincre ses points faibles

 

Je partage avec vous ce témoignage publié dans Capital d’octobre, un coaching réalisé par ma collègue Maryse.

Dans notre pratique du bilan de compétences,  nous constatons souvent que les personnes expriment une peur de passer à l’action,  une fois leur objectif et moyens définis. Nous avons tous des croyances à l’égard de nos capacités à accomplir avec succès une tâche ou un  ensemble de tâches surtout quand celles-ci sortent de notre zone de confort.

La peur est saine lorsqu’il y a un danger, un risque, un  exemple : « j’ai peur de prendre ma voiture parce que je suis en état de grande fatigue » ; la peur nous renseigne sur le risque potentiel.

A côté de cela, ce sportif de haut niveau sait utiliser ses ressources lors de compétitions qui demandent de savoir :

  • prendre des décisions
  • prendre des risques
  • se focaliser sur l’étape suivante et non sur les erreurs
  • fédérer une équipe autour de lui

C’est le rôle du coach de l’aider à transposer ce savoir- faire dans un autre univers. La prise de conscience qui en a résulté  lui a permis de gagner une compétition d’un nouveau genre pour lui : convaincre un  vendeur et les banques de son projet de reprise de cette brasserie. Il a su faire preuve de conviction, de persévérance,  démontrer sa détermination et obtenir l’adhésion de tous.

Et vous quelles ressources avez-vous su transposer dans un autre contexte ?

PS : si vous passez à Annecy, allez le saluer = Brasserie Saint Charles, 46 avenue du Parmelan 74000 Annecy (derrière les Galeries Lafayette). La table est bonne !   

Qu’est-ce qui vous pique ?

Dans ce recueil de nouvelles, je vous invite à lire plus particulièrement une nouvelle de trois pages intitulée : « la piqûre ».

Une femme se blesse en embrassant son amant. En cherchant à comprendre le pourquoi, elle découvre qu’il y a sous sa langue une petite fermeture éclair. Quand elle l’ouvre, c’est tout l’homme qui s’ouvre « comme une huître », laissant émerger une autre personne. La relation continue alors avec le nouveau venu jusqu’à ce qu’elle découvre qu’elle a elle aussi la même ouverture, et la nouvelle s’achève sur cette femme s’explorant et essayant d’imaginer qui pourrait bien être à l’intérieur.

Cette courte nouvelle résume bien la complexité de notre identité. Qui sommes-nous réellement derrière notre masque ? Etes-vous réellement qui vous devriez être pour être en accord avec vous-même ? Comment le savoir ? C’est peut-être cela notre quête pour donner du sens à notre vie.

Nous pouvons vivre des années sans nous poser des questions et puis, un jour, la question nous interpelle et nous obsède : « suis-je fait pour ce type de vie ? Est-ce que je peux changer une partie de vie ? »

Pour aller plus loin, je vous renvoie à mon livre « Donnez du sens à votre vie avec la méthode NEWS » (ESF, 2013)

Carrière : quel héros voulez-vous être ?

Vous avez peut-être lu dans votre enfance des livres du style « le livre dont vous êtres le héros » : des livres où vous choisissez à chaque page ce que va faire le héros. Vous vous déplacez ainsi dans le livre au gré de vos choix. Depuis, la réalité a dépassé la fiction.

Aujourd’hui, vous lisez un roman et vous voyez très bien dans la peau du héros. Bien mieux, vous imaginez vos amis et collègues dans le rôle des autres personnages clés. Vous rêvez même que ce soit votre nom (et ceux de personnes  que vous connaissez) qui les remplacent. Un rêve ? Plus vraiment !

Divers éditeurs  (www.ustarnovels.com ou encore www.bookbyyou.com) vous offrent la possibilité de changer les noms de personnages par les ceux que vous choisirez et ce pour une somme de 24$ environ (ce service existe en anglais). La liste de livre personnalisables va depuis les grands classiques (Les Trois Mousquetaires par exemple) aux romans policiers en passant par les romans coquins.

Il est même possible de faire des essais gratuits.  Les éditeurs vont même jusqu’à résumer le livre et vous présenter les principaux caractères.

Alors imaginez quelques secondes, quel héros de livre vous aimeriez être et quels rôles feriez-vous jouer à votre entourage sur le plan professionnel, voire privée ?

Cela peut être révélateur de vos rêves et des images que vous projetez.

Prenons un exemple : » les trois mousquetaires » (http://www.ustarnovels.co.uk/personalised-classic-novels/the-three-musketeers/)

Qui serait pour vous apte à jouer le rôle de :

  • d’Artagnan, le héros du roman,  un jeune noble Gascon pauvre qui vient faire sa fortune à Paris. Il est courageux, noble, ambitieux, rusé et intelligent. Comme tout héros romantique, il est mû par l’amour et gouverné par la chevalerie, mais parfois tendance à tomber dans un comportement amoral.
  • Athos – Athos est le mentor de d’Artagnan
  • Aramis – un combattant habile qui possède une grande force intérieure.
  • Porthos -un combattant vaillant et courageux, mais aussi quelqu’un qui aime s’amuser.
  • Lady de Winter – appelé «Milady» par la plupart des personnages, qui est l’agent cardinal de Richelieu. .
  • Le cardinal de Richelieu
  • Le roi Louis XIII – Roi de France,  une personne irascible et mesquin, et pense que ceux qui le manipulent le plus sont ceux qui sont les plus fidèles.

Amusez-vous bien !