Quelle est votre stratégie de l’évitement ?

J’ai fait le constat ces derniers temps qu’avec les matchs de foot de l’équipe de France à 18h, plein de gens se sont trouvés tout d’un coup des obligations de s’absenter au travail (ou de chez eux).  A la fin, je regardais les heures de matchs (heureusement le soir) pour qui et quand appeler.

Ce genre d’attitude pour éviter des obligations et faire ce que l’on a envie de faire est ponctuel pour certains (qui ne l’a jamais fait ?), quand d’autres le font à grande échelle, que ce soit au travers d’arrêts maladies ou simplement d’esquiver les tâches perçues comme barbantes.  Je ne sais si c’est moral (à chacun sa définition), mais ce qui est intéressant est de savoir si cela sert ou dessert la carrière.

Imaginez deux personnes : M.  Je-Fais-tout ce qu’on me donne (et même encore plus) et M. Sam-Suffit. Ce dernier se contente de faire ce qu’il a envie de faire. Le système de rémunération de la majorité des entreprises fait que M. Je-fais-tout ne tirera pas forcément de gain financier de son engagement quand M. Sam-Suffit n’aura pas de problèmes pour son attitude non coopérative.

Est-il difficile d’être un M. Sam-Suffit ? J’ai longtemps pensé qu’il suffisait de savoir dire non, mais j’ai vite compris qu’on ne devait jamais dire « non » (En Asie, le « non » existe sous une autre forme : la façon de prononcer le « oui »).

Voici quelques stratégies pour développer vos compétences de Sam-Suffit :

  • Circuler avec plein de papiers, l’air très affairé
  • Disparaitre derrière des piles de dossiers à son bureau
  • Porter des écouteurs (sous prétexte que vous entendez mal les portables)
  • Etre le moins souvent possible à votre bureau
  • Prendre le temps de répondre aux emails (votre interlocuteur aura sûrement trouvé dans l’entretemps un M. Je-fais-tout pour l’aider).
  • Intimider les gens : vous connaissez des gens qui vous intimident par leur caractère, du fait de leur âge ou encore par leur savoir-faire (très efficace : celui qui vient vous voir avec une question en repart avec douze). Il y a aussi ceux dont l’humeur est imprévisible.
  •  Savoir se montrer de bonne volonté tout en étalant son incompétence. Ceux qui en auront fait l’expérience hésiteront à revenir vous voir.

Dans tous les cas, si vous avez réussi à passer à travers les gouttes d’eau des travaux supplémentaires, ne vous faites pas prendre en train de regarder le tour de France. La fois suivante, vos collègues ne vous rateront pas !