Les médias sociaux encouragent nos biais de pensée

Selon un article du département de psychiatrie de la faculté de médecine de l’université de British Columbia, deux mécanismes nous poussent à axer notre pensée de façon négative voire à rechercher le pire : le biais de disponibilité et le biais de confirmation.

Le premier a été décrit pour la première fois par les psychologues Amos Tversky et Daniel Kahneman en 1973.Il s’agit de la tendance à penser que ce dont nous avons entendu parler récemment est plus courant que ce qu’il ne l’est en réalité.

Le deuxième est une tendance à rechercher des informations qui confirment nos vues, confortent nos opinions, de telle sorte qu’au fil du temps on s’enferme dans une ligne de pensée qui, à force de ne plus être mise en débat, peut confiner aux préjugés et nous confiner dans une vision du monde totalement hermétique à ce qui est autre et différent.

Est-ce à dire que tout le monde réagit de la même façon ? Non, si on a conscience et connaissance de ces biais cognitifs, on a la possibilité de les endiguer en allant à l’encontre de nos penchants. En effet, avoir conscience de ce phénomène c’est aussi avoir conscience de ses dangers qui consistent à ne pas confronter nos opinions à des opinions différentes et à prendre ainsi le risque d’appauvrir considérablement notre perception du monde.

Les réseaux sociaux ont leur part de responsabilité, car ils fonctionnent à l’aide d’algorithmes qui proposent à un utilisateur des contenus similaires à ceux qu’ils consultent déjà. Le risque est alors de perdre son esprit critique.

Il existe un moyen de modifier cette perception : l’éducation aux médias, dès le plus jeune âge, et tout au long de la vie. C’est, en effet, l’éducation aux médias qui fait prendre conscience du caractère fondamental de la confrontation des idées. Et surtout, elle donne l’habitude et le goût de le faire, tout en fournissant le savoir nécessaire à l’exercice d’un débat éclairé. En cela, elle permet à tout un chacun de former et d’exercer son esprit critique.

En bref, le monde va souvent moins mal que notre cerveau le perçoit. Les médias sociaux ne font qu’encourager notre paresse intellectuelle. A partir de là commence notre responsabilité.

Source : adapté d’un article d’Atlantico.