Je ne fais plus rien et vous faites tout

Jean-Charles Cailliez a plus de vingt-cinq ans d’expérience en tant que professeur de biologie. Il y a quelques années, il a fait une proposition à ses étudiants : échanger les rôles, utiliser des méthodes actives, travailler en petits groupes.

L’accord paraît injuste. « Je vais mettre les mains dans les poches, et vous allez préparer le cours, trouver des ressources, des illustrations, scénariser, animer, imaginer les évaluations, évaluer…. »

Comment pratique-t-il ?

Jean-Charles Cailliez prépare donc une liste de chapitres. Ils sont vides et ce sont les élèves, rassemblés par groupe de six, qui vont les construire. Chaque équipe se répartit des rôles : elle désigne un responsable, un étudiant chargé de la communication, un autre de la technique…

La note ou plus largement l’évaluation est attribuée au groupe. Ces résultats sont toujours collectifs et prennent en compte les compétences comme le respect des délais, la communication, les interactions, l’argumentation ou la qualité des livrables.

II propose en début de séance une activité innovante et surprenante, qui les oblige à s’interroger entre eux et à l’interroger. Ils s’organisent ensuite entre eux pendant une heure et quarante minutes et les cinq dernières minutes sont consacrés à une enquête où ils expriment les points positifs et points d’amélioration de ces deux heures.

Les freins

Si les étudiants le suivent, parfois timidement, les objections viennent le plus souvent des collègues : « tu n’arriveras pas à terminer le programme », « tu ne peux pas faire confiance aux élèves »… L’expérience a souvent démenti ces affirmations.

Cela ne l’empêche pas de devoir faire un cours magistral sur une notion compliquée à la demande des étudiants ou de débattre sur l’évaluation (collective). A ce sujet, il est bien conscient que le modèle ne peut être généralisé à l’ensemble de l’enseignement et que cela reste une approche complémentaire.

Le potentiel

Je pratique moi-même, depuis quelques années, ces méthodes. Au-delà de la formation inversée, vous pouvez avoirla réunion inversée, le management inversé…

Son plus : rendre acteurs les participants

Son point faible (pour l’animateur) : cela demande plus de travail que la méthode classique.

Y êtes-vous prêt ?

Source : Thot Cursus