Faites-vous peur !

Il n’y a pas qu’à Halloween que nous aimons nous faire peur. Le succès des films d’horreur ou d’action, les grands titres des médias sur l’apocalypse, l’insistance à mettre en avant les trains en retard plutôt que les trains à l’heure, … montrent une certaine fascination pour le fait de se faire peur. 

Nous pouvons craindre les araignées, de perdre notre emploi, du changement, du progrès, de notre voisin que nous ne connaissons pas, de parler en public, d’être trop gentil… les causes de peur sont nombreuses et nous avons tous des raisons d’avoir peur. 

La particularité de ces peurs est qu’elles ne sont pas les mêmes pour chacun d’entre nous. La nouveauté fait peur à certains quand d’autres s’en réjouissent. Est-ce le fait de l’habitude ? A titre d’exemple, une grande compagnie d’assurances fait bouger dans ses locaux les équipes tous les 18 à 24 mois (tel service passe du 2ème étage au 4ème étage) pour simplement éviter l’habitude. 

Et s’il était normal d’avoir peur ? Normal, mais forcément inconfortable. Nous avons chacun notre zone de confort dans laquelle nous sommes à l’aise. Au-delà, c’est une zone de risque qui peut entraîner des comportements comme la fuite, le combat ou le repli sur soi. Ce mécanisme inconscient et non maîtrisable est un réflexe de défense contre l’inconnu ; C’est ce qui permet aux animaux, et plus particulièrement à nous les humains d’avoir survécu des centaines de milliers dans des environnements hostiles (climat, animaux…). 

Dans le monde professionnel, la peur est souvent liée à un manque de confiance en soi. Cela ne dépend pas forcément de l’Autre qui peut être bienveillant mais du regard que nous portons sur nous et sur l’autre. 

La peur est une émotion, pas forcément négative puisqu’elle nous oblige à faire attention. C’est un indicateur et il peut se travailler : Les compagnies aériennes organisent des stages pour les gens qui craignent l’avion. Ce réflexe de peur entraîne des modifications physiologiques et métaboliques qui nous aident à surmonter ces peurs ou nous empêche de les dépasser. Cela nous oblige à sortir de notre zone de confort ou à contourner ces obstacles. 

La peur est respectable, à condition d’en prendre conscience et d’accepter petit à petit d’élargir sa zone de confort. Quand vous pratiquez l’escalade, on vous explique qu’avec quatre points d’appui, les pieds et les mains bien fixés sur la paroi, vous ne risque rien, mais vous n’irez pas plus loin. Si vous n’avez plus que deux points d’appui, un pied et une main fixés, danger ! La solution est d’avoir toujours trois points d’appui pendant votre pied ou main libre cherche un nouveau point d’appui. Une fois trouvé, cette zone d’apprentissage vous permet de bouger et ainsi de vous déplacer en sécurité.

Si vous savez de quoi vous avez peur, connaissez-vous les peurs de votre entourage ? Cela vous aidera à mieux les connaître, pas forcément à leur éviter celle-ci, mais au moins vous saurez mieux comment les aider à affronter de telles situations. 

Comment pouvez-vous élargir votre zone de confort en passant par une zone d’apprentissage ? Comment pouvez-vous les aider à élargir la leur ?