Soyez sceptique et écoutez

Nous sommes noyés sous l’information. Encore, si elle était contradictoire, nous pourrions nous forger l’esprit en écoutant et en analysant les différences, mais non, elle est souvent orientée, voire manipulatrice. 

Je vous propose un exemple. Dans notre monde occidentale, les femmes ont une charge de travail plus importante et en entreprise, elles doivent souvent faire plus pour être reconnues. 

Dans ce contexte les femmes ont plus de chances d’être stressées que leurs collègues masculins. Jusqu’à là rien de nouveau. 

Or pendant environ 80 ans, la grande majorité des scientifiques a publié des travaux sur ce sujet en partant des travaux du psychologue US, Cannon, qui en 1915 a démontré que l’homme et la femme réagissaient de la même manière sous stress en surréagissant ou en fuyant (« fight or flight »).  

Il y a une vingtaine d’années, des universitaires se sont rendu compte qu’il y avait une surpondération des hommes dans les données de base. Des enquêtes complémentaires ont abouti à des résultats qui remettaient en cause cette théorie. 

Au cours de l’évolution, les hommes ont eu tendance à développer des attitudes du style « combattre ou fuir » (« fight or flight »). Ils réagissent au stress par une production plus grande de l’hormone de stress « cortisol ». Les femmes réagissent par une activation d’une partie du cerveau principalement impliquée dans les émotions. Elles ont davantage tendance à répondre aux situations stressantes rencontrées en câlinant (par exemple en prenant soin des enfants) et en s’insérant dans des groupes sociaux (« tend and be friend »)(source : revue Social Cognitive and Affective Neuroscience, étude J. J. Wang, 2007).

Même si ces études ont plus de 20 ans, elles sont peu reprises et il y a de grandes chances que les conférenciers et les journalistes qui traitent du stress continuent de véhiculer les anciennes idées. 

Bien sûr, ce n’est pas parce qu’une idée est acceptée par le plus grand nombre qu’elle est juste, ni que parce qu’elle est portée par des scientifiques qu’elle est exacte. Et si vous en doutez, rappelez-vous les débats « d’experts » sur le covid. 

Donc doutez des études ou des idées trop partagées. Soyez sceptiques, écoutez et posez des questions.