Qui est « le problème » ?

multi-gen_workforceSimon Sinek, un spécialiste américain du management a fait part dernièrement dans une vidéo* de son regard sur la génération Z.

Son regard peut se résumer ainsi :  Les générations Z sont narcissiques, déconcentrés, paresseux, impatients et égocentriques…, entre autres. La faute à des parents, qui ne leur ont pas appris la valeur du travail.

Résultat, continue l’orateur, la génération Z ne parvient pas à s’épanouir dans le monde du travail. Elle est comme inadaptée, traversée par des désirs irréalistes qui, dans le pire des cas, nourrissent une insatisfaction chronique.

Les « générations Z » n’auraient pas la patience pour mener à bien des projets au long terme. Un défaut imputable aux managers actuels, trop souvent enfermés dans une vision court-termiste et superficielle.

De son côté, la génération Z, hyper connectée, serait devenue incapable de construire des relations solides, trop habituée à échanger via les réseaux sociaux.

Pour y remédier, Simon Sinek propose donc de se déconnecter. D’apprendre à se séparer de son portable le temps d’un restaurant entre amis. Le temps de se réveiller le matin. Le temps de réfléchir. Plutôt que d’occuper artificiellement son esprit, accepter de se laisser à nouveau envahir par le vide, pour, éventuellement, faire jaillir des idées novatrices. C’est, rappelle-t-il, l’assurance de progresser tout au long de la vie.

Devons-nous prendre ces déclarations pour argent comptant ?

Des études récentes soulignent que l’écart n’est pas si grand.

Des études (comme celle de NOMEN  sur « Marques et générations X et Y »,  ou  celle publiée la fondation Telecom sous la direction de Carine Dartiguepeyrou  soulignent que la réelle différence n’est pas tant liée à l’âge mais à l’expérience (avec l’âge, les Y (ceux nés après 1980)  ont appris à être plus patient et pondérés dans leurs jugements.

L’écart est plus au niveau des valeurs : les « jeunes » veulent faire des tâches à valeur ajoutée (et non plus se disperser dans des travaux stériles, c’est-à-dire sans visibilité et sans retours en termes de reconnaissance), travailler en liens avec leurs collègues, être challengé, ce qui permet de grandir en termes de compétences et recevoir de la reconnaissance.

Ce la suppose, pour leur encadrement, de leur proposer de l’autonomie, pas de procédures lourdes à respecter et des marges de manœuvre.

Alors qui est le problème : la génération Z ou le management X ?

* Intégralité de l’interview de Simon Sinek : https://youtu.be/ldh8E6LCLhM.

 Source de base : Le Point, article de martine Chiecchi