Vous êtes plus fort qu’Harry Potter !

blog-semaine-1-harry-potter-noelMesdames, Messieurs,

« Moi, Harry Potter, en tant que président de l’association des magiciens, j’ai l’honneur de vous annoncer que le magicien de l’année est monsieur Hercule Martin (héros du 1er livre publié par DALETT et symbole du manager-leader à la française) ! 

C’est la première fois que nous nommons à cet honneur un moldu (= « non magicien ») et c’est une décision qui montre notre prise de conscience de l’évolution du rapport entre notre univers de sang pur (= magicien) et moldus. En tant que magicien, nous n’avons plus le monopole du don d’ubiquité, nous ne sommes plus les seuls à pouvoir transplaner et notre baguette magique est durement concurrencée :  smartphone, visioconférence et capacité à décider et à agir à distance par la seule force de la pensée sont aux mains des moldus.

Monsieur Hercule Martin, je vous invite à montrer sur l’estrade recevoir votre prix au nom des moldus « managers » et autres leaders.

Tout ému, Hercule Martin monte sur l’estrade et prononce son discours : « Mesdames, messieurs les magiciens, c’est un honneur pour moi de représenter ici les managers moldus. Comme nous l’a souligné Harry Potter, les technologies, les méthodes et les procédures que moi et mes confrères avons développé sont comme les baguettes magiques qui nous permettent cette coordination dont nos organisations ont besoin. Les moldus ont fort progressé.

Quand je repense à mon propre père, par exemple, un artisan : il maniait des outils et avait des contraintes liées à l’acte productif.

Aujourd’hui pour nombre de personnes en entreprise, le travail est devenu abstrait et nous, moldus, courrons non seulement le risque de ne plus prendre conscience de nos limites (et de celles de nos collaborateurs) en travaillant (et en faisant travailler) à toute heure du jour ou de la nuit, mais également de mépriser ceux qui font des actes productifs, que nous trouvons toujours trop lent, quand il suffit pour nous de dire « Yakafokon ».   

Notre rôle de « magicien » est aussi de créer du sens, parce qu’aujourd’hui, les actes de création et de production sont tellement éclatés qu’il est difficile d’en voir à son niveau le sens.

Comment éviter alors que nous ne constituions à notre tour une caste, celles des sachants, face aux exécutants ?  Nous devons garder une partie de notre activité dans le « faire », vivre un acte productif avec nos mains et comprendre ce que cela nous apporte.

Mon vœu pour 2017 est d’inviter les « magiciens moldus » à retrouver, que ce soit dans leur vie professionnelle ou sociale (au travers d’associations) cette dimension du travail concret pour ressentir à la fois les gains de la magie, mais aussi celle de la création manuelle et de l’action collective. »

En se retournant pour recevoir son prix, Hercule se cogna et cela le réveilla de sa sieste. Il retrouva à côté de lui un petit pense-bête sur la venue du Père Noël et de l’échange d’idées qu’il aimerait avoir avec ce dernier. « Je sais de quoi nous allons parler » se dit-il.

Meilleurs vœux !

 Adapté d’un texte de Slate signé Aurélie Dudézert