Selon une vieille parabole grecque appelée Le renard et le hérisson, le renard est une créature astucieuse qui est capable d’imaginer des stratégies complexes pour attaquer constamment le hérisson. Mais a-t-il raison ?
Il tourne autour du terrier et attend le meilleur moment pour bondir sur sa proie. Il peut conduire plusieurs buts en même temps et finalement se disperser. Quant à lui, le hérisson ne connaît qu’une seule technique, mais il la maîtrise parfaitement. Il se roule en boule, dresse ses épines et, de cette manière, met hors d’état de nuire le renard. Et le hérisson gagne toujours.
Isaiah Berlin est un philosophe anglais d’origine russe décédé à la fin des années 90. Dans son essai Le Hérisson et le Renard, il est parti de cette parabole pour diviser les êtres humains en deux grands groupes : les renards et les hérissons.
Les renards voient le monde complexe, nécessitant la poursuite de plusieurs objectifs en même temps. Ils ont tendance à s’éparpiller et éprouvent une certaine difficulté à avoir une vision d’ensemble.
Les hérissons tentent de voir l’essentiel et ignorent le reste. Ils simplifient au maximum le monde et s’efforcent de réduire les défis et les problèmes à des idées simples et à un concept unique qui leur servira de guide. Selon Berlin, les hérissons sont loin d’être stupides et ont compris que « l’essence d’une profonde perspicacité est la simplicité ».
Dans son livre à succès De la performance à l’excellence (Éditeur Pearson, 2013), Jim Collins a étudié ce qui caractérisait véritablement les entreprises performantes. Selon lui, la complexité de l’environnement d’aujourd’hui, une concurrence toujours de plus en plus féroce et des innovations technologiques continuelles et rapides justifieraient un modèle de gestion sophistiqué et complexe, c’est-à-dire une approche « renard ».
Mais il a constaté que les entreprises les plus performantes ont bâti leur succès sur un concept extrêmement simple, mais qu’elles maîtrisent parfaitement. C’est ce qu’il a appelé « Le concept du hérisson ».
Ces entreprises se comportent comme le hérisson : face à la complexité du monde, elles développent un concept le plus simple possible, elles en exploitent tout le potentiel et l’utilisent comme guide pour prendre leurs décisions stratégiques.
Si vous transposez ces enseignements à votre propre parcours professionnel, 70% d’entre nous sont de renards et s’autolimitent en bâtissant leur stratégie selon trois questions :
- Dans quel domaine puis-je gagner de l’argent ?
- Quelles activités suis-je d’accord de faire ?
- Dans quels domaines ne suis-je pas si mauvais ?
Si vous êtes un hérisson (ou si vous voulez le devenir), changez vos interrogations :
- Par quoi suis-je passionné ?
- En quoi suis-je le meilleur ?
- Quel est le modèle économique qui me convient ?
Pour aller plus loin, je vous renvoie à mon livre « Donnez du sens à votre vie avec la méthode NEWS » (ESF, 2013)
