changer sa vie

Voyager, mais pas trop

Montaigne a été un grand voyageur pour son époque. Il circula aussi bien en France qu’en Suisse, Allemagne ou Italie. Cela supposait 8 à 10 heures de cheval par jour. C’était pour lui un exercice propre à la réflexion, une méthode qui associait plaisir, mouvement, découverte et en même un temps disponible favorable à la méditation. Les techniques d’apprentissage par la gestuelle aujourd’hui ou les méthodes de pleine conscience en marchant ou courant utilisent les mêmes ressorts. 

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Découvrez votre ombre grâce à Chatgpt

Comme nombre d’entre vous, je teste Chatgpt et cherche à voir son utilité pour mon travail professionnel. 

J’ai ainsi pu constater qu’il fournissait des résultats intéressants à propos de question comme « différences de conditions de travail en entreprise en France et en Pologne ». Mais j’ai eu un doute lorsque je l’ai interrogé sur les quatre incontournables selon Carlo Moïso, sujet d’Analyse Transactionnelle très développé sur le net qui a fait l’objet de beaucoup de publications. En gros, et je vous invite à taper sur le lien hypertexte pour aller plus loin, Carlo Moïso parle de « l’inéluctabilité de la mort, l’imprévisibilité du futur, etc. » La réponse de Chatgpt a d’abord été : « l’huile d’olive, le fromage… » Il a fallu que je donne encore plus d’éléments pour arriver à une réponse moins loin du sujet, mais encore inexacte. 

J’ai voulu aller plus loin et j’ai tapé « Qui est Gérard Rodach » ?

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Se battre, oui mais quand ?

Réflexion autour du livre de Françoise Bisteur, Des bulles pour se réinventer, Librinova 2022. 

L’auteur témoigne de son combat contre un cancer du sein. Ce livre, pour moi, va aller du traitement d’un cancer du sein. Il peut intéresser, voire interpeller toute personne qui a des chocs dans sa vie : maladie, licenciement, divorce, perte d’un proche… Qu’importe le sujet, le vécu et les conseils différent peu. Se battre, oui, mais quand ?

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Qui avez-vous rencontré ?

Dans son livre « Les enfants Jéromine » (Calmann-Lévy, 2020), Ernst Wiechert (1887-1950) raconte le destin de Jons qui, issu d’une pauvre famille de charbonnier, devient un grand médecin. Cette progression sociale est le résultat de multiples rencontres. 

« Il n’était pas facile à Jons, lorsque par la suite il se remémorait tout ce passé, de dire quand cela avait commencé et comment cela s’était parachevé, si toutefois on pouvait parler d’un achèvement. Ce qu’il savait de sa propre expérience, c’est que le destin, ou quelque nom qu’il lui plût de donner à une mystérieuse épreuve, avait été longuement et insensiblement à l’œuvre avant de porter l’homme qu’il était à un nouveau stade. Bien des choses paraissaient un peu étranges et un peu arbitraires. 

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Et si on se suicidait ?

A lire, écouter ou voir les médias aujourd’hui, il y a de quoi désespérer dans ce climat anxiogène. Voici un extrait du livre d’Arto Paasilina, Petits suicides entre amis, Folio 2014. Il pourrait correspondre à notre ressenti après un regard sur les médias : 

Il ne faisait pas bon vivre en ici, la société était dure comme le granit.
Les gens étaient cruels et jaloux les uns des autres. Le goût du lucre était général, tous couraient après l’argent avec l’énergie du désespoir. Les habitants étaient sinistres et malveillants.

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Faites-vous peur !

Il n’y a pas qu’à Halloween que nous aimons nous faire peur. Le succès des films d’horreur ou d’action, les grands titres des médias sur l’apocalypse, l’insistance à mettre en avant les trains en retard plutôt que les trains à l’heure, … montrent une certaine fascination pour le fait de se faire peur. 

Nous pouvons craindre les araignées, de perdre notre emploi, du changement, du progrès, de notre voisin que nous ne connaissons pas, de parler en public, d’être trop gentil… les causes de peur sont nombreuses et nous avons tous des raisons d’avoir peur. 

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Réussir son départ

Le Monde  en date du samedi 29 octobre  a publié un article de Marion Dupont « Réussir sa mort » qui retrace l’évolution du sens de cette expression depuis l’antiquité. 

Bref extrait : « S’éteindre dans son lit ou périr au champ d’honneur, partir entouré de ses proches ou pardonné de ses péchés… la définition du bien mourir fluctue en fonction des époques et s’imprègne des enjeux contemporains. Jusqu’aux débats actuels, qui opposent partisans de l’aide active à mourir à ceux qui soutiennent les soins palliatifs »

La lecture de cet article que je vous recommande m’a fait penser aux thèmes « réussir son départ d’une entreprise », ou plus largement « son départ de la vie professionnelle ». 

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Comment remplir le vide ?

Qu’est-ce que le travail ? Avons-nous le droit et l’obligation de travailler, ou bien pouvons réclamer le droit à la paresse ? Autour de ce débat mi-politique, mi-médiatique, il m’est revenu en mémoire un livre qui, indirectement, nous donne quelques clés sur la question complémentaire : Et si nous ne travaillions pas, que ferions-nous ?   

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Dans son livre « La Préparation du roman, » (Seuil, 2015), livre qui reprend son cours au collège de France, Roland Barthes (1915-1980) fait une longue digression autour de ce dilemme : « Comment peut-on cesser d’écrire ? », avec tout ce que cela représente à la fois comme tentation et comme peur. 

Je transpose donc librement cette approche au travail. La fin librement consentie du travail peut d’abord être vécue comme un sabordage, le passage à un autre désir que celui d’écrire. Un exemple de cette déviation est celui de la grande démission actuelle, où de nombreuses personnes décident de trouver d’autres moyens de subsistance. 

Cela peut se traduire par un temps fait de loisirs où de voyages en lectures, le non-travailleur s’enrichit d’expériences sans autre but que l’ouverture au monde et aux autres. 

Il peut aussi, une autre étape, consacrer votre temps à du « bricolage », de menues tâches comme dessiner, jouer de la guitare ou bricoler. 

Au troisième niveau, dans cette gradation vers le Non-travail absolu, c’est la pure activité improductive, où le non-travailleur reste assis de longues heures sans rien faire, ni même souvent parler, le regard perdu dans le vide.  

Ce non-agir représente le vide intégral. Barthes cite deux vers zen pour symboliser cet état : « Assis paisiblement sans rien faire / Le printemps vient et l’herbe croît d’elle-même ». 

Et vous-même, si vous avez ou deviez-vous arrêter de travailler, quel niveau de non-travail choisiriez-vous ? 

En bref, comment remplir le vide de vos jours ?